IN FLAMES (se) - Whoracle (1997)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 27 octobre 1997
Pays : Suède
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 42 Mins
1996. Un évènement majeur bouleverse la petite communauté Death Mélodique : la sortie de The Jester Race, du groupe IN FLAMES. Innovant, puissant et mélodique, l’album rencontre un succès international et s’érige rapidement comme un classique du genre. Les Suédois ont alors l’honneur de tourner avec SAMAEL, ou encore KREATOR. Ce qui ne les empêche pas d’être de retour l’année suivante avec Whoracle, troisième chapitre de leur discographie. Néanmoins, réaliser un autre album aussi rapidement porte à confusion. Effectivement, le groupe reste relativement jeune et sortir un très bon disque n’en fait pas automatiquement une valeur fiable. Si retrouver le même line-up que sur l’opus précédent tend à rassurer, on ne peut s’empêcher de s’interroger. Parviendront-ils à surpasser leur précédente œuvre ou se contenteront-ils de ressortir le même concept qui a glané tant d’éloges ? Possèdent-ils un réel talent novateur ou cette réussite soudaine n’était-elle qu’un simple concours de circonstances ? Des questions qui ne trouveront leur réponse qu’une fois ces onze nouveaux titres écoutés.
Whoracle est, tout d’abord, une épopée musicale qui s’accorde parfaitement aux textes post-apocalyptiques élaborés par Anders Fridén. Des écrits sibyllins qui s’imbriquent dans la continuité du concept instauré sur The Jester Race, relatant l’évolution de l’homme sur Terre, de son passé insouciant et primitif à son futur eschatologique, en passant par un présent où s’impose la technologie, sa propre création, qui finit par tout détruire. Cependant, poursuivre le concept d’un opus à l’autre n’empêche pas chaque album d’IN FLAMES de posséder sa propre atmosphère. Et c’est pourquoi on apprécie tant Whoracle car, même si l’ensemble ne subit pas de changements majeurs et révolutionnaires, aussi subtiles qu’elles soient ces modifications sont bien présentes et suffisent à ce disque pour étonner et transcender de nouveau. Ce qui est également dû à une meilleure production, plus claire et chaleureuse, qui amplifie la puissance des guitares, mais sans suppléer les autres lignes instrumentales. Cette légère évolution est d’ailleurs annoncée sur la pochette de l’album. En effet, la typographie du nom du groupe a évolué d’un logo caractéristique du Black Metal, avec sa structure complexe et difficilement déchiffrable, à une écriture plus lisible mais qui n’en garde pas moins un aspect massif. Un changement qui laisse comprendre que la formation nordique s’est finalement forgée son propre son, et marque ainsi une étape essentielle dans son histoire.
Ainsi, dès le premier titre, « Jotun », on est surpris d’entendre Anders s’adonner à l’exercice du chant clair parlé. Une innovation vocale que l’on retrouve tout au long de l’album sous diverses modulations et qui ajoute une dimension émotionnelle indéniable aux compositions. Murmuré, puis chuchoté (« Worlds Within The Margin ») ou torturé (« Food For The Gods »), l’utilisation du chant clair est toujours astucieuse et crée un contraste, valorisant la voix Death d’Anders qui a gagné en intensité et beauté. Plus modérées et moins impétueuses que sur The Jester Race, ses lignes de chant lui permettent d’accentuer chaque parole, donnant une réelle profondeur à l’ensemble et rendant chaque refrain grandiose.
Comme à son habitude, IN FLAMES parsème son album de pistes instrumentales. La première, « Dialogue With The Stars », marie la fragilité des guitares acoustiques aux riffs clairs des guitares électriques. Et toujours cette petite touche folk si singulière que l’on retrouvera sur « Gyroscope » ou « Jester Script Transfigured », un superbe morceau de violente poésie alternant vocaux Death gutturaux, épaulés de solides leads mélodiques, et chant clair râpeux et mélancolique, appuyé d’arpèges acoustiques. L’essence même d’IN FLAMES en un seul titre, magnifique.
Néanmoins, « Morphing Into Primal », étalage de riffs incisifs et techniques, soutenus par une batterie fulgurante et impétueuse, montre que cet enrichissement en mélodies ne nuit en rien à l’agressivité des compositions. Avec des morceaux dépassant peu les 4:00 (quatre, contre sept sur le précédent), Whoracle s’avère être un album direct et accrocheur constitué de compos carrées et dévastatrices. Et que dire de « Episode 666 », le morceau ultime ? Rapide d’emblée avec ses leads entraînants et virtuoses, il croît en puissance et vélocité pour exploser en un somptueux refrain dantesque, amené à devenir culte, où Anders prolonge ses growls, overdubbés sur le final pour un effet chaotique stupéfiant (en parfaite communion avec les paroles). Cependant, cette férocité dans les compositions ne serait rien sans le travail réalisé à la basse qui est, cette fois-ci, clairement audible. En effet, avec son instrument, Johann Larsson accentue la puissance de chaque riff et densifie la rythmique, lourde et menaçante. Par contre, ces pistes immédiates ont tendance à laisser moins de place aux multiples solos et breaks parsemant l’opus précédent. Ce qui n’empêche pas de se délecter de la moindre note de chaque accord parcourant le peu exécuté. A l’image de celui de « The Hive », les solos sidèrent par leur maîtrise et leur ingéniosité. Sans oublier la splendide envolée mélodique tout en claviers et batterie de « Worlds Within The Margin ».
La plus grosse surprise viendra du morceau « Everything Counts », reprise des célèbres DEPECHE MODE, et première cover réalisée par IN FLAMES à apparaître sur un album. Une reprise pleinement réussie, bien plus rapide que l’originale, mais plus mélodique que le reste de l’album, avec une grosse dose de chant clair, donnant la réponse à des growls plus soft et moins graves. Encore une évolution dans la palette vocale déjà impressionnante du Suédois. En outre, la fin de cette cover enchaîne à merveille avec une transition à la batterie sur le dernier titre de l’album, l’instrumentale « Whoracle ». Ce morceau fascinant inclut, parmi le folklore de la guitare acoustique, les vocalismes éthérés d’Ulrika Netterdahl pour un rendu envoûtant, et épique, notamment obtenu par la batterie s’insérant crescendo. Vraiment sublime !
Pauvres fous que sont ceux qui doutent encore de leur talent. En quarante-deux minutes, IN FLAMES démontre un réel génie et assied son statut de groupe phare de la scène Death Metal Mélodique. Troublant de sincérité et de richesse, Whoracle étaye davantage la musique des Suédois et dévoile leur véritable identité sonore, prodigieuse et incomparable.
Discographie Complète de IN FLAMES :
Lunar Strain (Album - 1994),
Subterranean (EP - 1995),
The Jester Race (Album - 1996),
Whoracle (Album - 1997),
Colony (Album - 1999),
Clayman (Album - 2000),
The Tokyo Showdown - Live In Japan 2000 (Live - 2001),
Reroute To Remain (Album - 2002),
Soundtrack To Your Escape (Album - 2004),
Used And Abused... In Live We Trust (DVD - 2005),
Come Clarity (Album - 2006),
A Sense Of Purpose (Album - 2008),
Sounds Of A Playground Fading (Album - 2011)
MI Bonus :
IN FLAMES (se) - Anders Fridén (ITW - Nov-2011/VF-EV)
Ajouté : Vendredi 19 Février 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: In Flames Website Hits: 12263
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