HUMAN FATE est le projet de deux hommes, Léo Noble et Nicolas Kiehl. Avec ce Part 1, il nous livre la première partie (déconne !) de leur vision de notre monde. Dis comme ça et en regardant leur visuel, on pense que l’on va encore tomber dans une vision atone et noircie de ce qui nous entoure. Ce n’est pas totalement faux, mais pas complètement vrai non plus. En effet, j’ai ressenti leur musique, et leur projet, comme une nouvelle manière de nous mettre en garde si on (nos sociétés occidentales) ne change pas de cap. En effet, le monde qu’il décrive peut se faire paix, harmonie et beauté, mais le côté industriel, individualiste et orienté vers le tout profit déteint sur cette sérénité et la pervertie. Enfin, tout ça c’est beaucoup de ressenti de ma part, mais je ne pense pas être si loin de ce que veulent montrer les membres du groupe. Ils ont choisi une voix originale pour le faire : mélanger Death Metal et musique du monde. Là où des groupes comme GOJIRA prennent des plages de leurs CDs pour s’insinuer dans une culture tribale, HUMAN FATE mélange ces éléments au sein de mêmes morceaux. De plus, le côté Metal pouvant représenter le mal qui infecte, il n’est pas forcément présent partout. Ainsi, sur l’« Intro », l’« Outro » ou l’« Interlude » le Metal est totalement absent. On a plus l’impression de se retrouver dans la jungle, en plein milieu d’une cérémonie d’initiation chamanique que sur un disque de Death. Après, on a des titres, comme « Death, Soul, Society » qui sont plus axés Metal, avec des riffs bien pesants et quelques samples pour alourdir le tout. C’est sûrement le titre qui plaira le mieux aux plus métalliques des auditeurs, même si de toute manière si on n’a pas une certaine ouverture d’esprit, on ne pourra apprécier cet opus. Et puis, on a surtout des titres qui sont des mélanges entre ces deux univers musicaux. Le titre le plus parlant est sans doute « Pariah », qui allie habilement ces deux domaines. Même si les transitions ont un goût particulier au début, leur exotisme colle parfaitement au titre et on les apprécie rapidement. « Seed Of Creation » est aussi un bon exemple, même si on quitte les contrées tropicales pour amerrir en Orient. « White Pollen » allie rythme Pop entrainant avec des guitares qui sont toujours acoustiques. Une nouvelle fois, le groupe surprend et on apprécie.
Afin de parler d’un sujet de plus en plus sensible, HUMAN FATE a misé sur un pari osé, mais qui paye. Le mélange de musiques que l’on pourrait croire antinomiques fonctionne à merveille, certainement parce que le groupe les a bien ressenties toutes les deux. On pourra regretter par contre que la production de la partie Metal n’ait pas la même qualité que tout le reste. Cela dessert un peu le résultat final (ou bien, est-on toujours dans cette volonté de montrer une tâche d’huile impropre au milieu d’un océan qui ne restera plus pur très longtemps ?). En tous cas, le groupe nous offre une très belle surprise, en attendant la partie 2.