EYELESS (FRA) - The Diary (2009)
Label : Listenable Records / Pias
Sortie du Scud : 30 novembre 2009
Pays : France
Genre : Thrash / Death Metalcore groovy
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 46 Mins
La scène française est un bouillon de culture. Pourtant, si Eyal Levi (guitariste de DAATH) ne m’en avait pas parlé, jamais je ne me serais intéressé à EYELESS. Mais les compliments élogieux de ce virtuose réputé envers le combo montpelliérain ont fait flancher la balance. « Fucking amazing ! » qu’il disait ! Bien vu. Le rapport le plus direct entre les deux groupes ? Jason Suecof et Mark Lewis. Ces deux producteurs qui officient en Floride avaient déjà travaillé pour le dernier effort de DAATH (The Concealers) et ont eux-mêmes sollicité nos frenchies pour la conception de leur troisième effort : The Diary. Dire qu’il y’en a encore qui sont sceptiques sur l’efficacité du bouche-à-oreille… Laissons-les dans leurs songes et profitons pleinement de la débauche d’énergie proposée par nos amis du Sud. Car véritablement, EYELESS est une vraie boule de nerfs qui surfe, cheveux au vent et torse bombé sur la vague du Metal moderne à la française sur toile de fond d’un hommage saisissant au Metal outre-Atlantique. Comme j’apprécie rarement…
Il y’a dans ce style quelque chose qui me rebute. Des idées trop contemporaines qui flirtent souvent avec cette pute de Neo Metal. Bonne nouvelle : les gars d’EYELESS ne sont pas cocus ! Pas sur ce coup ! Le premier chapitre de ce journal de bord s’intitule « Mindcell ». Et ma foi, c’est une bonne claque ! Intro prenante, canon dans les voix et harmonies aux guitares qui se brisent pour marquer de bons breaks... ça envoie du lourd à la Paillade ! Je suis agréablement surpris par cette entame qui, avec « Illusion » inspiré par le Hardcore new-yorkais et « Fuck You », en dépit d’une panne d’inspiration dans le vers, me plait de plus en plus. Mark Hunter de CHIMAIRA entre alors en scène sur « See You In Hell » et ses braillements enflammés rappelleraient presque Angela Gossow dans ses meilleurs jours avec ARCH ENEMY. Puis les passages suivants perdent un peu de leur intensité. Probablement EYELESS a-t-il envoyé trop lourd dès le début, provoquant une baisse de régime jusqu’à « We Live » et l’apparition de l’autre guest de l’album : Doc Coyle de GOD FORBID qui signera un solo de toute beauté en fin de course. Cet effort demeurera jusqu’au bout une excellente surprise. L’industrie du Metal français à la fâcheuse tendance de pondre des clones qui trop souvent, oublient qu’entre France et Etats-Unis, il y’a un petit bras de flotte de 5300 kilomètres appelé océan Atlantique qui sert également de barrière culturelle. Pour le moins, EYELESS s’en sort mieux que les autres dans l’exercice. Leur capacité à alterner les styles, à s’inspirer à la fois du Hardcore à l’américaine, du Metal bleu-blanc-rouge, du Death à la suédoise ainsi que du Metalcore, Thrash et Neo prouve qu’il y’a une marge nette entre créativité et fourre-tout. Pour moi, du chanteur au batteur, tous ont saisi l’essence même du Metal qui est fait de travail rigoureux et de prises de risques. Malgré quelques répétitions sur la fin, The Diary fait plaisir à entendre.
Je pensais bien qu’Eyal Levi avait le compas dans l’oreille. EYELESS, tout en gardant une touche très française, vient de sortir un vrai album à la ricaine ! De la production impeccable (fallait-il encore le souligner ?) aux compositions novatrices et excitées, tout laisse penser qu’une tournée sur le sol étatsunien serait la plus belle chose qui puisse leur arriver en récompense de ce brulot d’excellente facture.
Ajouté : Lundi 15 Février 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Eyeless Website Hits: 8719
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