KILØ (FRA) - Front Kick (2009)
Label : Maximum Douglas Records
Sortie du Scud : 2009
Pays : France
Genre : Post-Hardcore / Noise ambiant
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 28 Mins
Maximum Douglas Records serait-il le nouveau label français en vogue en matière de Post-Hardcore ? Peut-être pas encore mais avec ses sorties actuelles, il pourrait bien être en passe de rapidement le devenir. Après les excellents APPOLLONIA, voilà qu’arrive un quintet du nom de KILØ (prononcez « kileu ») dont je vais me faire une joie de vous narrer les exploits. Tout ça avant la review d’une autre parution dudit label : PRETTY MARY DIES dont j’entends déjà beaucoup d’éloges. Mais pour l’instant, intéressons-nous à cette rondelle intitulée Front Kick, la première pour nos compatriotes. Enfin, pas exactement puisque ce disque est en fait une réédition de leur première démo parue en 2008. Ce qui finalement, n’est pas bien important puisqu’on dévore l’offrande avec le même appétit.
Le premier constat qui est établi pour Front Kick est que le son est excellent ! Le travail de mixage et de mastering de David Povin est remarquable. Un équilibre perturbant est trouvé entre les trois éléments principaux : la voix, les cordes et les percussions. Ainsi qu’on le constatera au fur et à mesure des morceaux, KILØ propose une gamme élargie d’influences. « Frantic » sonne à la manière d’un HELLMOUTH (thrashcore) auquel s’ajoutent des notes industrielles pendant que « Golgoth 666 » est une folle cavalcade sur les contrées du Post-Hardcore psychédélique. « Groy » met en lumière un jeu de basse lumineux avant que « Slow » ne résonne à juste titre comme un « slow métallique ». Tout ceci ne concerne pourtant que les quatre premiers titres ! C’est dire si les angevins surfent à merveille sur la vague grossièrement intitulée « Post-Hardcore » mais qui, en réalité, permet une ouverture monstrueuse sur tous les styles possibles et inimaginables. Ils auraient pu adjoindre un interlude Jazz, une descente Lounge ou même des breakdowns plus marqués que ça ne nous aurait pas choqués outre mesure. KILØ, et c’est une vraie satisfaction, fait preuve d’imagination et de créativité. Encore une preuve avec la très maligne « Place » qui propose des couplets Indie Rock et un refrain Noise ambiant aux frontières du Stoner. Autant dire que tout se joue sur les variations rythmiques, incessantes ici. Paradoxalement, la deuxième moitié de l’opus se veut beaucoup plus accessible avec majoritairement, une voix claire « chantée » qui détrône les vocaux Hardcore gueulés et des cadences plus catchy’s. On ressort donc avec la banane de ce voyage sur des mers pourtant déjà nettement cartographiées avec une question en tête.
Et si, de fil en aiguille, la France pouvait faire de ce style sa particularité ? Comme le Death mélodique en Suède ou le Thrash de la Bay-Area de San Francisco, on pourrait également parler du Post-Hardcore à la française. Car sans être chauvin, je n’ai encore jamais entendu un banc d’artistes venu d’un pays autre que la terre de Molière, offrir une musique aussi complexe et d’une telle qualité. Mais tout le monde sait que la France est aussi connue pour son excentricité. Et en matière d’excentricité, KILØ se démerde vraiment bien.
Ajouté : Lundi 15 Février 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Kilø Website Hits: 9609
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