LOVEHATEHERO (usa) - White Lies (2007)
Label : Ferret Music
Sortie du Scud : 19 février 2007
Pays : Etats-Unis
Genre : Pop / Post-Hardcore / Screamo
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 42 Mins
Sacrebleu ! Encore des franges plaquées sur les yeux, encore des pectoraux saillants, encore des bandes-dessinées plein les bras, encore des trous plein la gueule, encore des beaux-gosses, encore des emos ! Je crois que cette fois, on n’y réchappera plus. La rose est définitivement plus populaire que la tête de mort niveau tatouages, les mèches jaunes brillantinées ont remplacées la queue de cheval graisseuse. Et on préfère s’amouracher d’un antihéros imberbe plutôt que d’un ours poilu. C’est un raisonnement naturel. Humain. Paradoxalement, ces jeunes « branleurs » tout juste majeurs dans leur pays devraient avoir moins de choses à raconter qu’un métalleux vieux briscard. Mais j’ai l’impression que l’un a autant de choses à revendiquer que l’autre. « Croquer la vie à pleines dents » est le slogan du premier, « Croquer une pomme à pleines dents (mais pas sans Fixodent) » est le slogan du second. Une expérience de la vie qui se ressent pleinement en musique. LOVEHATEHERO (tout attaché pour simplifier la vie du chroniqueur) est un gardon frétillant, plein de jus qui a tous les problèmes existentiels des teenagers de l’époque : je souffre et tout le monde s’en branle, je suis un martyr et maman à de nouveau oublié de m’acheter le dentifrice à la fraise avec le chouette croco dessiné dessus. Fuck !
Vous savez dès à présent à quoi vous attendre avec White Lies. Un condensé des plus gros clichés Emocore qu’on fait actuellement. Oui mais voilà, cet album (le second pour le groupe) est sorti en 2007, il y’a trois ans de cela. Entre temps, beaucoup d’eau à coulée sous les ponts et si aujourd’hui, on qualifierait ce disque de lieu-commun, comment être sûr que ce fut le cas à l’époque ? Non, je crois même que LOVEHATEHERO avait un petit temps d’avance sur ses concurrents. Rien qu’au niveau de la technique, très présente dès « Goodbye My Love » et qu’on peine à retrouver chez les cadors de la scène contemporaine. De même qu’il ne faudra pas patienter longtemps avant de découvrir la doublette chant clair/screams qui est plutôt performante. Ici, ce sont les vocaux popisants (SIMPLE PLAN inside !) qui mènent la danse, inconstamment accompagnés par des lignes Hardcore. Grâce à Dieu, Pierrick est très professionnel dans sa manière de gérer le chant de tête. Sans offrir trop de variété, le bonhomme reste au niveau quarante minutes durant. En revanche, si le début du palet va crescendo avec d’excellentes compositions telles « Red Dress » (et son introduction au piano) ou « Amity », passé le cap de « Move On », on observe une stagnation qui rend les dernières minutes plus longues. Rien d’alarmant néanmoins car les californiens auront pris leurs dispositions bien avant. Celles de nous prouver qu’ils avaient tout à fait le niveau pour faire bonne figure au milieu d’un paysage musical plein à craquer. On évitera de faire trop de zèle mais diantre, même si on se rapproche vraiment beaucoup de la mouvance Pop/Rock par épisodes, ces derniers restent d’un très bon calibre et sont, pour beaucoup, supérieurs à certaines productions plus « massives » et « violentes » actuelles. Mais j’aurais été étonné du contraire. Derrière ma caricature grotesque se cache un vrai amour pour le style et les milliers d’âmes qu’il rend chaque jour meilleures. On ne saurait expliquer pareille dévotion. Elle est là, c’est tout.
En ce qui concerne White Lies, je ne saurais que trop conseiller cet album aux aficionados de Rock de garage qui cherchent des sensations plus extrêmes. Et si les ricains ont signé il y’a peu un America Underwater encore plus ingénieux, ce n’est que grâce à l’expérience emmagasinée via ce jet. White Lies consolida sans doutes les bases d’une jeune formation talentueuse et en net progrès. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si IWRESTLEDABEARONCE s’est ouvertement inspiré de cet artwork pour leur dernière sortie.
Ajouté : Dimanche 14 Février 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: LoveHateHero Website Hits: 10425
|