DEVIN TOWNSEND (ca) - Addicted (2009)
Label : Inside Out / Wagram
Sortie du Scud : 16 novembre 2009
Pays : Canada
Genre : Introspection Ultime d’un homme en phase de transition (Phase 2)
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 47 Mins
On attendait cette deuxième partie un peu comme les Chrétiens attendent le retour du messie depuis plus de 2000 ans. Heureusement, il nous aura fallu beaucoup moins de siècles pour voir nos espoirs se concrétiser. Car il est enfin là, ce deuxième volet d’une tétralogie aussi mystique que fantasque et nécessaire…Après l’hermétique Ki, Devin le chevalier nous offre cet Addicted, qui est aussi différent de son prédécesseur que Ride The Lightning a pu l’être de Kill’Em All.
La comparaison vous semble malheureuse ? Que les esprits chagrins se consolent vite, il n’est pas ici question de parallèle musical, mais d’évolution. Mais dans le cas de Devin, peut on vraiment parler d’évolution, tant ce petit chauve aura pris un malin plaisir tout au long de sa carrière à perdre ses fans sur des chemins tortueux, et plus escarpés les uns que les autres ?
Après l’introspection sévèrement grave de Ki, nous replongeons dans les méandres de l’esprit de notre concepteur/musicien préféré, pour finalement n’en retirer qu’une seule certitude. Quel que soit le genre, quelle que soit l’expression, le résultat est toujours quasi parfait, et un album de Devin contient toujours plus d’idées que la discographie intégrale de bon nombre de ses contemporains.
Première idée de génie du Canadien, savoir s’entourer. Après Gene Hoglan à la batterie qui savait mieux que quiconque dans STRAPPING YOUNG LAD matérialiser la fureur inhérente au projet, cette fois ci, c’est la belle Anneke Van Giersbergen qui s’y colle. Et vous dire que les deux voix à l’unisson collent des frissons est un euphémisme pur et dur.
Cette dernière m’en avait déjà parlé lors d’une interview, et son excitation quand à la qualité du produit fini était justifiée. Elle apporte ce côté candide, sublimement doucereux qui colore Addicted d’une touche de douceur un peu acide qui vous rend accro dès la première écoute.
Et quand Devin lui-même se décide à taquiner les anges lors d’envolées vocales hors normes, comme à l’occasion du magnifique « Numbered ! », que voulez vous faire sinon tomber sous le charme, et pleurer de n’avoir pas 1/100.000ème de son talent…
Mais ne vous y trompez pas, car cet album n’a rien d’une friandise agréable au palais, mais dont on oublie le goût sitôt la dégustation finie. Il s’agit la d’une confiserie de luxe, dont on finit le paquet dès qu’il est entamé. Et au contraire de Ki, au demeurant splendide, mais terriblement personnel et pointu au niveau musical, Addicted à de quoi séduire tous les amateurs de musique. Un peu comme si Devin avait voulu nous livrer sa propre version d’un hybride entre Pop et Metal sauvage. Incroyablement mélodique, mais puissant. Léger et très lourd à la fois. Volatile mais pesant. Cela vous parait difficile à concevoir ? Je comprends.
Alors jetez une oreille sur le final dantesque de 10 minutes qu’est « Awake », et vous saisirez peut être l’essence de mon propos. Devin arrive avec un riff classique et un chant très pur à cristalliser toutes ses influences musicales avec une dextérité et une intelligence rares.
C’est pourtant parfois sournois, mauvais, et limite piège à cons. C’est aussi séduisant, enchanteur, et divin. C’est plein de contradictions, d’incertitudes et pourtant cohérent et logique.
On sait que la lumière ne peut exister sans les ténèbres. Que la joie n’est rien sans le malheur. Que l’amour ne peut se concevoir sans la haine.
Devin prouve tout cela une fois de plus, et nous embarque dans son monde qui n’est rien d’autre que l’existence d’un homme comme les autres, face à tous ses démons.
Et si la musique de Devin n’était rien d’autre que le miroir de notre propre âme ?
Ajouté : Dimanche 27 Décembre 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Devin Townsend Project Website Hits: 11993
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