Serait ce encore ma boussole qui me joue des tours ? Ou bien mon légendaire sens de l’orientation qui me fait pour une fois défaut ? Je croyais en écoutant ce Cd avoir mis le cap sur la Suède ou la Finlande, mais voila que je me retrouve en Allemagne !
Allez savoir…Une dérive des continents ? Nico Hulot m’en dirait certainement plus…
Mais non, nous sommes bien en Allemagne avec BLOODWORK, même si des horizons plus glacés auraient été en parfaite adéquation avec leur musique.
Démo du mois chez nos amis d’outre Rhin avec leur premier effort, il convenait de transformer l’essai à l’occasion de leur premier long, et la partie est quasiment déjà gagnée…
The Final End Principle se pose en produit fini, longuement mûri, et bichonné dans les moindres détails. On sent dans cet album toute la rigueur allemande, tout le professionnalisme inhérent à ce type de production. Les intros sont soignées, les riffs travaillés, et les ambiances léchées.
Le travail des instrumentistes est largement au dessus de tout soupçon, et la production sait faire briller ce qui ne demande qu’à être juste épousseté.
« Mais le contenu ? », me jette à la face un vieux pilier de bar. « C’est quoi, une blanche de Bruges ou une pression bon marché ? »
Mais mon bon ami, le contenu est d’une amertume si fine et si puissante en même temps qu’il te faudra goûter pour en apprécier les plus précieux parfums !
Car BLOODWORK enivre, c’est un fait, mais avec intelligence et délicatesse. On ne peut passer à côté de sa robustesse, et les ingrédients si chers à AT THE GATES, SOILWORK et autres HYPOCRISY sont là, la vitesse d’exécution, la précision dans l’agression, tout en gardant toujours une mélodie près de la pinte…Mais là où BLOODWORK se démarque, c’est dans ses constantes références à la NWOBHM, et l’intro de « Behind The Lie », plus MAIDEN que le caleçon de Bruce vient derechef souligner cette affirmation !
Tous les morceaux semblent combiner le meilleur de l’école suédoise des 90’s, et la vague Heavy européenne des 80’s, une sorte de mélange détonant entre les inclinaisons harmoniques de JUDAS/HELLOWEEN, et l’efficacité des diplômés de GOTEBORG…
De plus, la variété des tempi, des riffs et des lignes de chant garanti à l’auditeur une écoute captivante. Un titre comme « Demonic » peut très bien faire penser à GRIP INC. par exemple, tandis que « Camp X-Ray » évoluera plus sur la pente des ICED EARTH/VOÏVOD…
Et le tout, avec une identité propre s’il vous plait !
Non, franchement, BLOODWORK touche presque au sans faute avec The Final End Principle. Presque, parce que je suis de très mauvais poil ce soir…Ceux qui me lisent régulièrement comprendrons d’eux même l’habile nuance…
Mais chapeau les gars !