BLACK CURTAINS. D’emblée, je lis « influences très variées (MACHINE HEAD, METALLICA, GOJIRA…) » ou encore « arrivés en finale du tremplin Fallenfest ». Plusieurs mots me viennent alors en tête parmi lesquels « potentiel » et « espoir » qui figurent en tête de liste. Puis j’écoute Forgotten Sons et je me dis : beaucoup de foin pour pas grand-chose. Mais avant d’attaquer le cœur de ce papier, précisons néanmoins que cet effort est le premier signé de ce jeune groupe formé en 2005, constitué de quatre parisiens et que par conséquent, il sera jugé en temps que tel. Egalement que la moyenne d’âge du combo se situe aux alentours de dix-neuf ans, un critère qui, au final, pèsera pas mal dans la balance.
Cette autoproduction à la cover et artwork totalement anecdotiques met le contact avec une piste intitulée « Ashes To Fall ». Ca sonne affreusement Thrash dans le riff et très old-school dans la production. Peut-être est-ce un effet voulu mais je ne le crois pas tant le virage entrepris par « The Pledge You Broke » est radical. C’est précisément ici qu’on sent les effluves de GOJIRA, dans les oscillations entre cordes et batterie. Puis l’album déroule, les chansons passent sans qu’on les remarque vraiment. Elles ont beaucoup de peine à attirer l’oreille car elles sont composées d’un beau foutoir entre Thrash, Death, Heavy, Hardcore et même Power ou Progressif. BLACK CURTAINS n’a pas vraiment de style à proprement parler et je le déplore. Par ailleurs, je le répète mais la production me gène beaucoup. Elle rend le chant de Lucas qui était déjà très impersonnel, plutôt granuleux. Une composition comme « Near Death Experience » manque de structure même si on sent une volonté évidente de ramoner les conduits auditifs. C’est l’impression générale que me laisse Forgotten Sons. Bien sûr qu’après, quand la horde tente d’innover artistiquement, on arrive à un résultat qui gagnerait à être creusé. C’est le cas de « M.I.A » qui se décompose en deux parties. La première est une belle ouverture aux motifs orientaux tandis que la deuxième révèle une belle présence vocale et un rythme entraînant, teinté de bon Thrash dans son corps robuste. Même affaire pour « Kingdom Of The Blind » qui tire son épingle du jeu grâce à un avant-propos bien exécuté et une robe qui m’a évoqué la même chose qu’un WARBRINGER ou un MUNICIPAL WASTE : le Thrash Metal est bel et bien sur la voie de la résurrection. Et ce sont ces formations là qui y participent activement. Le problème, c’est que ça va cinq minutes mais qu’à partir de « The Rise Of John Doe », ça devient pénible. Si en plus, METALLICA vient mettre son grain de sel dans l’histoire, ça va plus aller ! Non, définitivement, je peine beaucoup à accrocher aux diverses propositions effectuées par nos amis de Paname. Par contre, je n’oublie pas de tenir compte du caractère « inaugural » de cette livraison. D’autant que BLACK CURTAINS à la bonne idée de finir avec leur petite tuerie : « Words Of Liars », impressionnante de maturité, au contraire de toutes les autres !
Bizarrement, ça reste très difficile de ne pas encourager les français à travailler d’arrache-pied pour la suite de leur carrière. Car je suis peut-être exigeant mais pas sourd ! Il y’a quelque chose, comme dirait l’autre. Quoi ? Je n’arriverais pas encore à mettre un nom dessus mais je sais que ça mérite toute notre attention. Mon conseil ne sera pas des plus original mais après cette livraison moyenne, je ne peux que le réitérer : boulot, boulot, boulot !