S-PROJECT, voilà un nom de groupe qui peut résonner comme un mystère. Pourtant, dans leur musique, tout est limpide. Simpliste ? En aucune manière. S-PROJECT c’est du Hard Rock façon US avec une forte couleur hexagonale où les deux musiciens nous font partager leur amour de la musique et du travail bien fait.
Shivers et Symheris sont les initiateurs de ce groupe. Le premier est au chant, à la guitare rythmique et aux rares incursions de claviers. Le second fait le reste (guitare lead, basse, batterie, percussions). Je vois déjà les grimaces se faire sur les visages. Mais non, je vous rassure, pour une fois, l’homme orchestre est bon. À faire pleurer même certains groupes avec des musiciens dédiés. Donc les deux musiciens nous délivrent leur vision du Rock US avec de la distorsion, mais pas trop, un chant clair très typé Pop, mais pas mièvre et une science du riff et de la mélodie qui ne peut laisser indifférent. Après, avec ce genre de mélange, on risque de se retrouver avec un rejet du côté de ceux qui aiment bien le rentre dedans, parce que ça ne l’est pas, et par ceux qui aiment la musique plus soft, parce qu’il y a trop de distorsion. Du coup, la frange de population qui pourrait adhérer à S-PROJECT est plus limitée. Ce qui est une grossière erreur puisque le groupe sait vraiment produire des riffs et des refrains qui restent dans la tête. « Desert Storm », plus Heavy, « Toutes Les Prières Du Monde », power ballade, « Mourir Au Combat » sont de bons exemples de ce type de morceau. Après, on a aussi deux instrumentales (en plus de l’introduction) : « Luminaire » et « Ironclad ». La première est une très bonne instrumentale qui mise beaucoup sur les émotions procurées que par la technique pure. Et ça fonctionne. « Ironclad », sur lequel Yann Armellino est invité, est plus un duo de guitares explosif. Attention, Symheris ne rentre jamais dans le jeu de « c’est moi qui joue le plus vite ». Il joue bien, très bien, mais son jeu est toujours limpide, un peu à la manière d’un Dave Murray dont on est toujours capable de distinguer la moindre note. Pour le mélange entre la voix de Shivers et la musique de S-PROJECT, ce qui m’est venue à m’esprit en écoutant le disque est SATAN JOKERS et Renaud Hanson. Même si ce dernier est beaucoup plus Heavy, j’ai retrouvé des intonations dans S-PROJECT que le mythique groupe français savait produire.
Au final, je ne peux nier que S-PROJECT est une bonne surprise qui devient vite addictive. Espérons que le groupe puisse continuer sur cette lancée et que leur travail sera récompensé.