Lorsque l'opportunité de chroniquer cet album m'a été donnée, je n'ai pas hésité une seconde. Sur l'avis dithyrambique d'un bon ami, je me suis laissé tenter, et j'ai repris un chemin que j'avais depuis longtemps déserté.
Car il est vrai que de nombreuses années se sont écoulées depuis que j'ai posé ma dernière oreille sur un album de la bande à Mustaine. Echaudé par les derniers albums avant le split, pas vraiment enthousiasmé par le comeback, j'avais fini par me désintéresser complètement de sa carrière, jusqu'à maintenant...
Mais coupons court à toute rumeur, on-dit ou autre affabulation. Endgame n'est pas l'album le plus Heavy de MEGADETH, encore moins le meilleur, mais il montre un groupe presque rétabli, qui a enfin réussi à trouver le parfait équilibre entre l'aspect malsain et parfaitement Thrash d'un Peace Sells, et le côté Heavy efficace et mélodique de Youthanasia. Un groupe à la foi renforcée, et surtout, EFFICACE !
Car à force de diluer sa haine dans du Metal de seconde zone, à peine propre à enjoliver la playlist d'un animateur radio débutant, ou de la dissoudre dans un Speed diffus et convenu, Dave avait fini par nous les briser menu...
Merde, un mec qui à pondu des hymnes comme "Peace Sells...But Who's Buying", "Holy Wars" ou "Train Of Consequences" était quand même capable de faire mieux que ça !!!
Et je ne jugerai pas cet album comme un admirateur nostalgique, comme ces vieux de la vieille qui nous emmerdent avec leurs "Ah ben c'était mieux de mon temps !", mais comme un simple fan de Metal lambda qui à envie d'écouter un bon album de Metal.
Et cette envie a été comblée, il faut le dire !
D'abord, il faut souligner l'énorme travail instrumental effectué sur ce disque. Les prestations individuelles sont remarquables, et le morceau d'ouverture, "Dialectic Chaos", n'est rien d'autre qu'un festival de guitares mordantes et volontaires ! Chris Broderick s'affirme comme un six cordiste de tout premier plan, et Dave rappelle enfin quel excellent tricoteur il n'a cessé d'être !
"This Day We Fight" est un hit! Rien de moins ! On retrouve toute la verve de Rust In Peace associé à ce côté diablement roublard de Peace Sells, ça pulse, ça joue, ça part en solo comme on part en couille, en bref, le bonheur ! Dave qui se ballade en forêt l'air goguenard, paisible, qui devise, et qui au dernier moment shoote un lapin juste pour le fun !
"44 Minutes" est un plaisir mineur, mais dont la mélodie se goûte avec saveur...Les choses s'emballent de nouveau sur "1,320'", ce riff, ce phrasé vocal, pas de doute, le grand Dave est de retour ! Et ces guitares, ces guitares...
Vous voulez du Heavy sur un riff groovy ? Pas de problème "Bite The Hand" est fait pour vous ! On croirait presque retrouver les syncopes chères à "I Ain't Superstitious" ! Et comme pour le reste, les soli déclenchent la tempête !
"Bodies" et son petit parfum de "Trust" nous emmène rapidement vers le title-track, "Endgame", qui n'est rien d'autre qu'une tuerie ! Encore un pamphlet comme seul le sieur Mustaine sait nous accommoder...
"The Hardest Part Of Letting Go...Sealed With A Kiss" fait craindre le pire de part son titre et son intro sirupeuse, mais mis à part son caractère anecdotique, rien de spécial à signaler, et surtout pas un autre "A Tout Le Monde"...
"Headcrusher" justifie son titre à merveille, et se rapproche d'un "FFF" sans ses défauts. Un autre moment fort de concert à prévoir les gars !
On se finit sur deux brulots, "How The Story Ends", contagieux, et "The Right To Go Insane", venimeux...
Voila, 44 petites minutes et c'est fini. A l'heure où certains remplissent un CD ras la gueule avec des titres à peine bons à combler les fissures dans une compil' de fonds de tiroirs, MEGADETH se la joue court, mais concis. Rapide, mais intelligible. Hargneux, mais déterminé.
Certes, et soyons objectifs, Endgame n'est pas un chef d'œuvre, il n'est pas la suite logique de So Far, So Good...So What, mais restons raisonnables...Vivons avec notre temps, et sachons remercier Dave Mustaine et son gang de nous offrir encore de si bons moments, après 25 ans de carrière.
Il y en a qui s'en sortent moins bien.
Et puis j'aime bien les grandes gueules au fond...