DIABLO SWING ORCHESTRA (se) - Sing Along Songs For The Damned And Delirious (2009)
Label : Ascendance Records / Season of Mist
Sortie du Scud : 21 septembre 2009
Pays : Suède
Genre : Ballroom Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 48 Mins
Après un premier effort quasi unanimement salué par la critique et par la frange la plus délurée du public, les suédois de DIABLO SWING ORCHESTRA reviennent hanter nos nuits de leurs délires orchestraux. A ma plus grande joie, vous vous en doutez bien ! Joie nuancée d’une pointe de crainte, matinée d’hésitation…Allaient ils renouveler l’exploit et transformer l’essai du Metal de salle de bal qui animait tous les bits de leur premier Cd ?
Après une bonne dizaine d’écoutes, la réponse serait « presque » oui…
Car à l’image du titre de l’album, interminable et un tantinet trop « réfléchi », les pistes sonores hallucinatoires de ce Sing Along Songs For The Damned And Delirious tombent parfois dans le trip organisé et trop proprement fou.
Il existe entre The Butcher’s Ballroom et cet album le même écart qui sépare House Of 1000 Corpses et The Devil’s Rejects de Rob ZOMBIE. A savoir le fossé qui se creuse entre la fraîcheur et le professionnalisme. Et vous me répondrez qu’on ne peut jamais retrouver l’allant de ses premiers pas, car les années passant, on apprend a marcher. Ce qui est vrai. Mais entre la vraie démence et le grand guignol, il n’y a aussi qu’un pas, et le plus facile à franchir.
Alors bien sur, ceci ne reste qu’une critique subjective, et certains verront un vrai grain de furie là où je vois du marketing musical savant. Il n’empêche que l’entreprise reste dans son plus grand ensemble une franche réussite. Une fois de plus le groupe réussit à nous faire vagabonder sur les rives de son univers cartoonesque, et l’on pourrait plus d’une fois se croire perdu dans les ruelles de Toonville, à la recherche de Jessica Rabbit. A l’image d’un Devin Townsend de l’époque « Bad Devil », la musique de DIABLO SWING ORCHESTRA a le fun indispensable à toute réalisation se voulant « atypique ». Tout le monde peut trouver sa ration de plaisir dans cet album, des metalleux les plus fous aux amateurs de groove contagieux. Pire que la grippe A, le swing du combo, porté par la voix incroyable d’Annlouice, passe d’oreilles averties en cœurs déjà convertis à une vitesse hallucinante.
Les guitares, toujours aussi incisives s’accouplent à merveille aux cordes délicieusement taquines, le tout sur des rythmes plus variés qu’à l’habitude, se permettant parfois des incursions bienvenues sur les territoires tribaux (« Stratosphere Serenade »).
L’ouverture « A Tapdancer’s Dilemna » fait claquer des talonnettes à un Fred Astaire éthylique, prêt à vomir dans le tuba, et ferait presque passer les cabarets d’un Paris de début de siècle pour un collège de jeunes filles ! L’indécence des partitions du DIABLO SWING suinte par toutes les issues de secours, et le tango libidineux mais propre de « A Rancid Romance » rappellerait presque les POGUES taquinant la bluette de banlieue avec Nina HAGEN. Mais le Metal pointe le bout de son gros tarin sous une épaisse couche de cuivres sadiques, et « Lucy Fears The Morning Star » nous fait encore plus détester le matin, qui vient irrémédiablement gâcher la plus belle des nuits tous les jours…
Et c’est un Brassens quasiment défoncé à l’héro qui vient gratter les accords majeurs de « Bedlam Sticks », en plein milieu d’un opéra bouffe à la Bastille !
Prison qui serait certainement tombée encore plus vite aux mains du peuple si celui-ci l’avait abordée en chantant « New World Windows » ! Le rythme se fait plus cadencé, la voix plus haut perchée, et les guitares n’ont qu’à regarder le spectacle amusées… Car à l’occasion de l’hystérique « Vodka Inferno », elles se font toujours plus volubiles, tandis que le gosier d’Annlouice taquine des notes toujours plus impossibles à caresser d’origine…
Alors oui certes, cette fois ci le bal est plus organisé, a été plus pensé dans ses moindres détails, et ressemble moins à une fête spontanée où entre qui le souhaite… Mais comment en vouloir à des organisateurs aussi créatifs, même lorsqu’ils oublient parfois en route la spontanéité au profit de la rigueur ? On ne peut pas certes, mais gare à l’excès de prudence et au souci de la perfection, car ils en ont déjà bouffé des plus costauds… Alors on crie encore une fois bravo parce que les hôtes ont diablement réussi leur surprise partie, mais gare la prochaine fois à ne pas trop repasser les costumes…
Ajouté : Vendredi 25 Septembre 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Diablo Swing Orchestra Website Hits: 20441
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