IWRESTLEDABEARONCE (usa) - It's All Happening (2009)
Label : Century Media / EMI
Sortie du Scud : 31 août 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Inclassable
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 33 Mins
Dans la vie, y’a des trucs qui sont difficiles à assumer. Faire parti d’IWRESTLEDABEARONCE implique d’avoir des sens artistiques et humoristiques développés à l’extrême. Extrême comme leur « Metal ». Entre guillemets car le terme « Metal » n’est cette fois, qu’un adjectif, une dominante comme peuvent l’être « Brutal » pour CANNIBAL CORPSE et « Progressif » pour DREAM THEATER. En effet, c’est mission impossible de définir le cocktail musical de ces cinq américains tant les influences sont diverses et variées. On y retrouve du Jazz, de la Pop, du Rock, de l’Avant-gardisme, du Swing, du Deathcore, de l’Electro, du Lounge, du Grind, de la Techno ou encore du Big-Beat. C’est dire si ce cocktail à des composantes qui le rapproche de la solution « Molotov ». Et de savoir qu’It’s All Happening n’est que leur premier effort studio après un EP éponyme ne fait que justifier encore mieux la note attribuée pour une création aussi déjantée.
Il est aussi une rude tâche que d’analyser ce qui est passé dans la tête de nos artistes pendant la création de cette galette. Presque autant que de la décortiquer. Car le résultat n’est qu’un fourre-tout désarticulé bien qu’organisé, une illustration d’un contresens, un tableau de Picasso. Ici, ne vous attendez pas à des hymnes en fanfare que vous pourrez fredonner au bureau puisqu’il est inhumain de retenir quoique ce soit d’harmonieux de ce jet. Voilà donc sa qualité première. Totalement à l’instar d’un WAR FROM A HARLOTS MOUTH ou d’un SEE YOU NEXT TUESDAY, IWRESTLEDABEARONCE ne suit aucun schéma général dans ses compositions, laissant libre cours à son imagination dans des épopées Mathcore garnies de loufoqueries en tout genre. Pêle-mêle : un passage Country psychédélique sur « You Ain’t No Family », un cyber-délire en intro de « White Water In The Morning », des entrevues Lounge sur « Danger In The Manger » et « I'm Cold And There Are Wolves After Me », des coups de klaxon sur « Tastes Like Kevin Bacon », un accordéon parisien en fin de « The Cat’s Pajamas », des distorsions hypnotiques pour « Pazuzu For The Win », un « Black-Eyed Bush » intégralement Pop/Electro, des breakdowns aussi savoureux que brumeux sur « Eli Cash Vs. The Godless Savages » et pour finir, une partie en demi-Acid-Jazz freestylée pour « See You In Shell ». Comme vous pouvez le constater, chaque piste possède sa petite particularité qui fait sa force. Les trous sont comblés par un Deathcore/Mathcore intellectuel rose fuchsia sous un ciel d’un bleu/noir électrique. Des vocaux de la cérébrale tatouée Krysta Cameron à la batterie, tous les éléments/instruments sont libres comme l’air, susceptibles de plonger dans la folie à tout moment pour des envolées immaîtrisables et irrationnelles. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra avoir les méninges solidement fixées pour résister mentalement à ce no man’s land, à cette apocalypse artistique où les pulsions des uns se mêlent aux ébats des autres pour arriver à une savoureuse partouze stylistique.
Et moi, dans tout ça ? Le verdict est que j’adhère. Pas à 100% mais qui peut se vanter de le faire en face d’un travail aussi farfelu ? Alors disons que j’adhère à 99% ! Cette œuvre est d’une telle complexité et tellement recherchée que ce serait profondément injuste que de ne pas reconnaître, en plus de son génie artistique, sa qualité. Car c’est bien de qualité dont il s’agit. Arriver à mêler aussi parfaitement ses instincts musicaux primaires et la maturité d’un son efficace et rentre-dedans tout en restant dans un univers pétillant et léger est un don. Dans ce cas de figure, je pourrais dire à mes gosses que j’aiassuméIWRESTLEDABEARONCEunefois.
Ajouté : Jeudi 24 Septembre 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Iwrestledabearonce Website Hits: 10071
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