SUICIDE SILENCE (usa) - No Time To Bleed (2009)
Label : Century Media / EMI
Sortie du Scud : 30 juin 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 37 Mins
C’est un beau roman, c’est une belle histoire… Oui mais le problème avec SUICIDE SILENCE, c’est que ça commence à devenir toujours la même. Et c’est une romance qui ne date pas d’aujourd’hui. Nous étions le 18 septembre de l’année 2007 quand The Cleansing, labellisé Century Media Records, arrivait de Californie à nos petites oreilles mal préparées. Cette année fut d’ailleurs relativement fructueuse pour le média du siècle avec des sorties comme ARCH ENEMY, MAROON, THE AGONY SCENE, HIMSA et des pépites comme DEVIAN, DESPISED ICON ou encore… SUICIDE SILENCE qui, d’une certaine manière, à modifié la définition du Deathcore moderne en y incorporant des éléments Black ou Doom et une ambiance toute à fait particulière dont seuls eux ont le secret. Je ne cache pas avoir rangé ce disque parmi mes favoris au moment de faire le bilan du cru 2007. C’est dire si la venue de No Time To Bleed est un évènement qui a un crédit bien particulier pour moi. Pourtant, c’est avec un avant-goût d’amertume que je constate qu’en deux ans, le combo à passé un cap qui ne me convient pas du tout. Leur humilité qui était à la hauteur de leur talent semble s’être faite la malle au même rythme que leur notoriété et leur portefeuille doublait de volume.
Au point qu’en ce jour si quelconque qu’est la veille de ce jour si spécial qu’est celui de la sortie du brûlot, c’est un peu la mine déconfite et la peur au ventre que j’entame son écoute. « Wake Up » est lancé ! Et il y’a comme un mauvais air de CANNIBAL CORPSE dans la pièce à l’arrivée du sweap dans le refrain. C’est en fait une reprise du « Hammer Smashed Faces » que nous font les californiens, à leur sauce. C'est-à-dire avec une volonté d’envoyer un son écrasant et titanesque. Objectif atteint même si ce titre laisse relativement pantois. C’est toujours du SUICIDE SILENCE mais, there is something vicious ! « Lifted » est plus rassurante. Pourtant, cette composition est de loin, dans son esprit, la moins rassurante de toutes. Le riff principal est d’une noirceur extrême et illustrer cette chanson d’un clip tourné dans une salle d’opération désaffectée ne serait pas une gageure, tant les murs carrelés semblent suinter d’une humide pourriture qu’on prend douleur à s’imaginer. Et décidément, ce palet à l’air d’avoir été conçu pour servir de bande-originale à ce navet de Saucisse (Saw VI, oui elle est facile, et alors ?). Les complaintes regorgent de petites subtilités qui créent une atmosphère glauque et oppressante. Je ne parle pas de « Wasted » qui utilise pour toutes lyrics qu’un sample d’un dialogue entre un homme et une femme pour le moins… paniquée. La cadence est lourde et pas moyen d’en réchapper. Cependant, avec davantage de recul, on se rend compte que SUICIDE SILENCE n’évolue pas dans le bon sens du terme. Sans être une stagnation complète, No Time To Bleed ne bénéficie assurément pas du même effet de surprise que son grand frère. Et là où The Cleansing avait tapé dans le mile, ce CD comporte des propositions bien anecdotiques comme l’éponyme ou « Your Creations ». De pur génie musical, on passe à bon groupe. C’est même une régression, au fond. Le regard des gens sur le quintet va assurément changer avec cet album. Bien sûr qu’on n’efface pas ainsi pareille renommée et que les californiens resteront encore longtemps une pièce maîtresse du puzzle Deathcore, mais j’avais le secret avoué d’avancer encore d’un pas avec ce jet. Au lieu de ça, je ne sais plus trop où j’en suis, tiraillé entre l’idée que Mitch, cette peinture sur pattes est toujours le brailleur écervelé qu’on adule ou plutôt un imposteur. Car oui mon beau Mitch, ton talent est grand. Jamais encore un homme n’avait réussi à allier si subtilement des grunts abyssaux et des screams presque Blacks. Personne n’est encore arrivé à ta cheville, qui gonfle démesurément. Prends garde Mitch, entretiens ta fougue et ta rage pour la suite, trop nombreux ont été ceux à lâcher prise et tu es sur une pente dangereuse, celle de la lassitude. Lassitude de t’entendre hurler sans cesse, lassitude de ta voix criarde mais néanmoins exceptionnelle… J’ai entendu dire quelque part qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités alors garde tes pieds ancrés sur le sol et dévoue ta gorge pour ton public. Tu joues faux jeu ici. Pourquoi ?
Ainsi donc puisque SUICIDE SILENCE est devenu « le groupe à Mitch », Stef. va noter le groupe en fonction de sa tête pensante et de son héros. Mon ami, laisse vivre les autres et ne t’embarrasse pas de détails futiles. Jouez simple, jouez franchement et jouez sans arrière pensées. La sincérité est une émotion qui ne se trahit pas, alors ne trahissez plus jamais la votre comme vous l’avez fait ici.
Ajouté : Dimanche 05 Juillet 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Suicide Silence Website Hits: 9951
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