Dans la famille « clones de NIGHTWISH », je demande la version italienne. Qui s’appelle d’ailleurs ASTRAL DIVE, auteur d’une démo nommé Trauma. Qu’il est difficile aujourd’hui pour un groupe de Metal à chanteuse de se démarquer, surtout quand ASTRAL DIVE est sévèrement resté bloqué à l’ère Oceanborn (1998) voire Wishmaster (2000) … Du coup, le combo italien mise pas mal sur la beauté de sa chanteuse lyrique Chiara Manese, à grands coups de décolletés ravageurs qui ne laisseront pas tout le monde insensible … Bon, j’avoue, la photo sur le livret promo m’a scotché. Qu’est ce que vous voulez, on a beau être chroniqueur, on n’en reste pas moins homme hein !! Cependant, on connaît bien des groupes pros qui ont adopté la même stratégie (FLOWING TEARS ?) et qui n’ont pas connu plus de succès …
Mais revenons à cette démo, Trauma, constituée de 5 titres dont une intro. Phénomène de plus en plus courant, ASTRAL DIVE bénéficie, pour une démo, d’un son irréprochable (gros travail d’enregistrement et de mixage de Giulio Cercato), bien que très similaire aux productions du genre : guitares légèrement en retrait, claviers très présents, et batterie plutôt « docile ». Les musicos assurent parfaitement (mention spéciale au clavier Giovanni Vescovini), et même si Chiara chante toujours juste, on peut lui reprocher un lyrisme excessivement appuyé (que même Tarja Turunen n’atteignait pas sur les premiers NIGHTWISH), sans vraiment de nuance … Comme si la donzelle avait bêtement appris par cœur la « Traviata » de Verdi, sans en saisir réellement la substance émotionnelle. Chanter techniquement juste, c’est très bien, faire passer des sentiments, c’est mieux.
Certes, la ballade « The Restless », mélancolique à souhait, permet à cette sexy chanteuse de se donner à des montées vocales type crescendo : d’un murmure adouci, elle s’envole vers des sommets puissants, avec, il faut le reconnaître, un certain talent. Mais cela ne rattrape pas les deux titres d’ouverture, « The Astral Dive » et « Gathering Of Lost Thoughts », où ASTRAL DIVE veut nous en mettre plein la vue. Au final, tout va trop vite, Madame en fait des tonnes, et à aucun moment on n’atteint l’effet escompté. On pourrait écouter un album de MAGICA de la même façon : c’est bien fait, bien joué, mais il manque un brin de folie et de souplesse. ASTRAL DIVE devra absolument se détacher du concept « Stargazers » de NIGHTWISH s’il veut survivre à sa première démo …