S’Enfuir… Mourir, la précédente démo de SPIRIT m’avait fait découvrir ce groupe français qui, tout en reprenant à son compte une recette qui avait fait les beaux jours du Metal à la française à la grande époque révolue de TRUST, arrivait à produire un Metal pourtant très moderne. Avec Effacer Qui Je Suis le groupe poursuit sur sa lancée : toujours des textes en français, toujours la même envie de mélanger les époques. Cependant, cet album est beaucoup plus Thrash que ce que le groupe faisait avant. Et c’est tant mieux ! En mélangeant intelligemment les genres, SPIRIT s’affirme dans un registre plus agressif qui correspond parfaitement à ce concept album. Parce que concept il y a. Nous suivons le parcours d’un homme né du malheur et de la crédulité qui va se laisser embarquer dans la facilité que procure l’envie de prendre sa revanche sur le monde. Du coup, violence et délinquance vont croiser sa route… avant de trouver la « rédemption ». « Premier Acte », et d’ailleurs l’album dans son ensemble, de par son thème, m’a fait penser au titre « Johnny Soit Mauvais » d’OBERKAMPF sur l’album Plein Les Couilles. C’est bouleversant de rage et de justesse, malgré quelques paroles parfois maladroites. Mais l’ensemble est tellement bon qu’on passe dessus assez facilement. Les neuf titres ne sont pas tous du même acabit. Ainsi « La Garce » et « Dernier Acte » manque un peu de grandeur par rapport aux autres, même s’ils s’insèrent quand même bien dans le concept global. « Renaissance » pourrait faire effet de morceau plus calme si on s’arrêtait à son vernis, mais il est en fait un titre très speed quand il se déchaine.
J’avais reproché un certain nombre de choses sur S’Enfuir… Mourir, notamment le manque de basse, la monotonie de la double grosse caisse ou des reprises bancales sur des breaks. Sachez que tous ces points sont effacés par cet album. D’ailleurs, la basse est vraiment très présente, ce qui est un gros plus. C’est donc une très bonne surprise sur laquelle vous pouvez vous jetez, à condition d’aimer les mélanges dont je parlais plus haut. Personnellement, j’adhère.