A Vendre, le dernier méfait d’ALREADY SALTED, et son ton décalé et irrévérencieux totalement assumé m’avait bien plu. Il n’y a qu’à voir la chronique faite à l’époque pour s’en rendre compte. Aujourd’hui, le groupe revient avec Big Moustache, un CD 6 titres qui, il faut bien le dire, ne nous fera pas quitter des rivages connus. Quand on sait qu’en plus « aucune moustache n’a été maltraitée pendant l’enregistrement de cet album », cela fait une nouvelle bonne raison de poser une oreille attentive à ces six nouveaux titres.
Comme on s’en doute, la recette ne varie pas beaucoup, mais ce n’est pas ce qu’on demande au groupe. Bien au contraire. Leur constance dans leur manière d’aborder leurs morceaux est leur point fort. Pas de compromis. Ni sur les textes, ni sur la musique et pas non plus sur la production. Ça possède toujours ce caractère « un peu crade mais j’men branle » qui m’avait séduit la première fois. Une production à la fois poussiéreuse mais qui, contrairement à pas mal de choses qui se font actuellement avec des moyens nettement supérieurs, fait ressortir quand même tous les aspects du groupe. Ainsi, au bout de quelques écoutes, on comprend bien les paroles, malgré le fait qu’elles soient sous mixées par rapport à la musique (les passages plus calmes de « Blueberry Holocaust »). Et heureusement, d’ailleurs, parce qu’elles sont pour bonne part de l’attrait des morceaux de ce groupe labellisé « fait avec de la bière ». C’est sûr que « Le Branleur Masqué » risque de vous faire rire, mais « Le Grand Rien », beaucoup moins. Eh oui, si vous retourné le CD, sur lequel une magnifique moustache apparaît, vous verrez l’envers du décor, la lame de rasoir ensanglantée. Mais bon, l’humour est quand même la matière la plus présente sur ce disque. D’ailleurs, on pourrait lancer un grand jeu concours de savoir combien de fois Martin scande « bite » dans le « Le Démon M’Habite », non ?
ALREADY SALTED poursuit son bonhomme de chemin avec sa mixture à laquelle on adhère, ou pas. Mais on ne pourra pas leur reprocher d’essayer de se staracademyfier pour vendre plus. D’ailleurs, est-ce possible pour un groupe qui titra une de ses productions « Enculés ! » ?