Dans un souci d’exhumation sans relâche de petites pépites du passé légèrement oubliées par un public toujours avide de nouvelles sensations à la mode, un grand bravo une fois de plus au label Metal Mind pour nous offrir sur un plateau ce live méconnu des génies transalpins du mauvais goût estampillé 100% Thrash, les grandissimes BULLDOZER.
En fait de plateau, il faudrait plutôt parler de digipack de luxe, édition numérotée, packaging dont n’ont bien sur jamais bénéficié les italiens, puisque leur statut de groupe culte ne leur a jamais offert de promotion étudiée…
Mais BULLDOZER, pour les plus jeunes ou les plus incultes d’entre vous, c’est quoi au juste ? Avec un blaze pareil, inutile d’attendre autre chose que du Thrash bien gras, époque et conditions obligent, mais du premier choix, celui qui fait bien mal à l’anus et qui fait fondre les neurones avec style je vous prie.
Dans un constant effort de coller aux standards du genre, sans jamais se défaire de sa propre personnalité, la bande à Contini a toujours proposé une alternative de première bourre aux cadors de l’ultra violence des années 80, VENOM, HELLHAMMER, SLAYER, j’en passe et qui font plus peur !
Une approche originale, des tempi rapides mais malins, des textes qui oscillaient entre le satanisme de pacotille et l’humour « private joke » (comment oublier des merveilles telles que « Ilona The Very Best », dédiée à la Cicciolina, ou encore « The Derby » hymne déclaré au Milan AC ?), un don certain pour la provocation cheap, et surtout des albums inégaux, avec de vraies réussites (The Final Separation en est le meilleur exemple !), et des moments de faiblesse toujours émaillés de trouvailles fulgurantes.
Alors on retrouve tout ici, la vitesse, la voix éraillé à la Lemmy/Cronos, la basse supersonique, la batterie hors contrôle, un guitariste qui ne s’en laisse pas conter, et un son parfait pour apprécier toutes les finesses de mise en place.
Jetez vous bien sur sûr les deux hits pré cités, mais ne négligez pas pour autant le reste du répertoire, tant il est bon de se replonger dans ce qui restera comme le dernier témoignage discographique de BULLDOZER avant le split final, qui prit d’ailleurs des airs de départ majestueux, laissant dans les esprits une impression de pas assez…
Et si le cœur vous en dit, une oreille attentive au parcours hors norme de nos italiens maudits ne sera pas de trop, car il serait dommage d’occulter une fois de plus l’importance qu’ont pu avoir ces doux dingues sur la scène européenne des années Rubik’s Cube.
Série B, certes, mais fameuse !