Les années passent et se ressemblent. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un lien entre cet enregistrement de 2003, objet de la présente chronique et celui de SEVEN WITCHES Deadly Sins sorti début 2008. Jack Frost a bien une passion, celle du Heavy Metal/Hard Rock US. Et il ne changera pas d’un iota, « s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ». Que ce soit avec sa formation SEVEN WITCHES, ou en projet solo, rien d’innovant, pas de nouvelles pistes explorées, pas de nouvelles contrées sauvages à défricher,….je ne sais pas moi…du style acoustique, quatuor à cordes, ou carrément guerrier Viking, ou un tant soit peu thrashy sur les bords…non rien. On ne voit donc pas l’intérêt de ses side project. Rien à voir avec ce bonhomme qu’est le prolifique et audacieux Devin Townsend.
Mais c’est tant mieux, car le Heavy Metal, c’est toute la musique que l’on aime, et quand on aime, la façon pour ne pas décevoir, c’est de ne rien changer. Mais attention à ne pas lasser…
Donc, avec Raise Your Fist To Metal, Jack Frost a rameuté tous ses potes du moment, Joey Vera, Bobby Lucas de SEVEN WITCHES, et ceux d’hier comme Bronx Casket ex-METALIUM, SPEED, et d’autres belles pointures issues de W.A.S.P./ARMORED SAINT/ANNIHILATOR/OVERKILL...vous voyez bien, rien que des combos qui nous ravissent les tympans.
La pochette du CD révèle bien le côté mégalo de sieur Frost, qui se met en avant et monopolise l’illustration par son image de cro-magnon, genre La Guerre du Feu. On sait d’emblée que ça va chauffer.
Côté composition, à noter toutefois une participation collégiale, signée par le « Raise Your Fist Band », vous voyez bien qu’il n’est pas si mégalo que ça le Jack, faut pas écouter les mauvaises langues.
Musicalement parlant, on retrouve la batterie omniprésente et puissante et des riffs dans la veine Heavy Metal.
Le titre « Stay » qui introduit l’album annonce la couleur, du brut, avec Harry Hess (HAREM SCAREM) au chant, même ambiance avec « Brotherhood Of Lies » et « What’s Left ».
Certains titres se démarquent comme « The Man I Am » où Jack Frost se colle au chant dans une ballade mid-tempo, semi acoustique. Une voix chaude légèrement éraillée, à l’écoute on dirait du Bryan Adams, pas trop déçu ?
Avec « Nippin At Your Ear », intro à la guitar-hero, on se dit que c’est pointu et que le morceau promet…mais au bout de 60 secondes, tout s’arrête…vous ne pensiez pas, quand même, avoir l’intégrale style Gary Moore au Festival de Montreux en 5 CD….grosse frustration donc…c’était le trou normand au beau milieu de ce festin sonore.
Les cordes vocales sont mises à mal dans « What I Say ». Le jeu des guitares, speed à souhait, fait de ce titre ce qu’il y a de plus extrême en Heavy.
Dans cet album, deux reprises, d’abord « Fight Fire With Fire » de KANSAS, avec un refrain à reprendre en chœur lors d’un concert. Succès garanti. Un titre fait pour la scène. Ensuite « Lack Of Communication » de RATT, les chœurs omniprésents pourront toutefois dérouter ceux qui sont restés sous le charme de l’original.
Avec « Slow Burn », ne vous fiez pas au titre, car ce morceau se consume vite au risque de vous brûler le bout des doigts.
Tel Hibernatus qui gèle tout, à l’abri de l’épreuve du temps, Jack FROST, les années passant, nous délivre un Heavy Metal intact, toujours dans la même veine, mais avec ce Raise Your Fist To Metal vous allez passer en mode décongélation. Si l’originalité n’est pas au rendez-vous, le plaisir de retrouver tous les ingrédients du Heavy Metal U.S. est intact.