Pour ceux qui ne connaissent pas OSI (OFFICE OF STRATEGIC INFLUENCE), c’est un projet dans lequel Kevin Moore, ex clavier de DREAM THEATER, officie maintenant. Etiqueter le groupe s’avère assez difficile. En effet, si on se laisse avoir par « The Escape Artist », on aurait plutôt tendance à le ranger du côté d’un bon gros Heavy que des boucles viennent soutenir. Pourtant, on remet tout en cause dés « Terminal », un morceau complètement planant, où on est plus dans un registre Electro cool, limite New Age, que dans un univers proposé habituellement par la sphère Metal. Les phases brutales vont donc alterner avec de purs moments contemplatifs. Ceux qui y sont profondément allergiques devront donc aller chercher leur bonheur ailleurs. Mais cette double facette de l’album lui procure de réels temps forts et d’autres plus calmes qui nous permettent de nous évader d’une autre manière. Les guitares ne sont jamais vraiment destructrices, même si sur « False Start » elles ont leur petit break schizophrénique. Les boucles ne sont pas non plus envahissantes ni trop dance floor. Tout est mixé comme il faut pour procurer plutôt des émotions lancinantes que des poussées d’adrénaline vivaces. Au début, cela peut manquer d’un peu de piquant, mais on réalise que tout est savamment dosé comme il faut. Même la voix de Kevin Moore, qui peut paraître de prime abord assez froide et sans trop de « corones » nous aide à plonger dans le chemin que le groupe a su nous faire prendre. Le point d’orgue de cette alchimie est pour moi le morceau « Radiologue ». Il nous démontre qu’on peut faire une musique riche, variée et pleine de bonnes idées sans pour autant avoir un riff d’une grande complexité. Et pourtant, ce que c’est bon ! Les reprises et accélérations sont suffisamment nombreuses pour qu’on ne s’endorme jamais et qu’on soit surpris.
Moi qui avais longtemps déploré le départ de Kevin de DREAM THEATER, je suis content de le retrouver à une place qui semble lui convenir parfaitement. Surtout pour nous proposer un album de cette qualité.