TRAIL OF TEARS (no) - Bloodstained Endurance (2009)
Label : Napalm Records / Season Of Mist
Sortie du Scud : 29 mai 2009
Pays : Norvège
Genre : Death Gothique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 43 Mins
Vous vous êtes déjà demandé pourquoi certains groupes aux sonorités parfois extrêmes avaient définitivement abandonné toute agressivité au profit de mélodies plus sucrées, de voix enchanteresses et de chansons toujours plus accrocheuses ? Pourquoi les NIGHTWISH, WITHIN TEMPTATION ou SIRENIA, autrefois capables de métissages osés et réussis, s’étaient engagés sur les chemins du Metal à chanteuse plus vraiment gothique, rarement brutal et essentiellement mielleux (sans que ce terme sous-entende « niais ») ?
Avec le dernier opus de TRAIL OF TEARS, Bloodstained Endurance, vous allez avoir un début de réponse. Au-delà du fait que ce disque ne soit pas vraiment mauvais et apparaisse comme le digne héritier sans surprise de ses prédécesseurs (citons Existentia en 2007 et Free Fall Into Fear en 2005), il fait la lumière sur un groupe qui commence sérieusement à tourner en rond et donc … à s’essouffler. En d’autres termes, il serait peut-être temps pour TRAIL OF TEARS de tourner la page. Même le contexte d’enregistrement de Bloodstained Endurance prête à sourire. Avec Terje Refsnes aux manettes, on devine assez facilement quel va être son contenu…
TRAIL OF TEARS, aux origines fondamentalement Death Metal, tente de revenir à aux sources mais sans génie et sans âme. « Triumphant Gleam » (dont les premières secondes font illusion), « Take Aim. Raclaim. Prevail (au chant Death linéaire et aux riffs peu recherchés), « Bloodstained Endurance » (malgré une envolée jazzy de la chanteuse Cathrine Paulsen), voilà tout autant de titres trahissant six Norvégiens en panne sèche d’inspiration. Et notamment le chanteur Ronny Thorsen qui ne s’est pas beaucoup foulé … A la limite, seul « The Feverish Alliance », qui évoque HOLLENTHON, se révèle comme étant le seul morceau où Death Metal orchestral s’accouple à merveille à la puissance de la petite Paulsen.
Bien souvent, c’est l’intervention presque inespérée de Cathrine qui ravive la flamme. Elle joue habilement à cache-cache avec Thorsen dans un contexte chaotique et pourtant proche du single (« In The Valley Of Ashes »), elle donne au refrain de « Dead End Gaze » des airs d’AFTER FOREVER période Power, elle mène la danse sur le direct « The Desperation Corridors » et ses arrangements typés « radio », elle sauve de la noyade « Once Kissed By The Serpent » qui présente des similitudes étranges avec « In The Valley Of Ashes » ou « Take Aim … ». Autant dire que TRAIL OF TEARS ferait bien de miser sur sa talentueuse chanteuse à l’avenir, plutôt que sur sa parodie de chanteur guttural, ou que sur son clavier honteusement coupable de répétitions abusives (un clavier à trois notes ça existe ? Ecoutez « Faith Comes Knocking » et « Once Kissed By The Serpent, c’est flagrant !!). D’ailleurs, il n’y a même pas de musicien jouant du clavier dans TRAIL OF TEARS …
Voilà donc un combo qui suscite bien plus d’intérêt lorsqu’il adoucit son discours, au risque de renier ses premières rondelles certes, mais chaque musicien évolue à sa façon et cette créativité, toute nouvelle soit-elle, se doit d’être libérée sous peine d’auto-suicide de TRAIL OF TEARS. Alors Messieurs, laissez place à Cathrine, débarrassez-vous de ce Ronny Thorsen trop encombrant et suivez l’exemple d’un Morten Veland (SIRENIA) qui a su se remettre en question.
Ajouté : Vendredi 29 Mai 2009 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Trail Of Tears Website Hits: 16011
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