Richie Kotzen est sans doute l’un des guitaristes les plus talentueux de sa génération. Je me souviens encore avoir sué sang et eau en essayant de reproduire les exercices de sa cassette de cours. C’est peut-être là le problème : à force de privilégier la technique, il a un peu négligé les compos, et il faut bien admettre qu’après 15 ans de carrière, rares sont ceux qui peuvent citer un de ses titres. Ses brèves apparitions chez POISON et MR. BIG, puis ses expériences blues et jazz ne furent pas plus concluantes. Hélas, ce « Change » n’est pas un retour au Metal, loin de là. Il s’agit d’une nouvelle expérience pop-rock, molassone à souhait où chaque titre est plus sirupeux que le précédent ; à tel point que l’on se demande si Kotzen n’a pas oublié les mots « saturations » et « distorsions » lors de ses diverses aventures extra-métal. Cet album est tellement aseptisé qu’on pourrait se désinfecter avec !
On peut toutefois louer la polyvalence du fils prodige : écriture, guitare, basse, chant, batterie (sauf sur un titre), production. Et la production, parlons-en, est impeccable.
Bref, ce disque a autant de chance de finir chez vous que Julia Roberts !