L’avantage avec les flingués, c’est qu’ils viennent de n’importe ou. On peut les croiser en Amérique du Sud, au Portugal, aux Etats-Unis, et même en Hollande. Ils vous attendent toujours au coin d’une rue pour vous soutirer votre porte-monnaie, et vous faire des grimaces à effrayer Marianne James.
On se ballade tranquille, on devise avec ses contemporains, et hop, on se prend une mandale dans la gueule, et avec un peu de bol, un pigeon passe au même moment pour vous lâcher une chiasse immonde sur la chemise.
Prenez JESUS CRÖST par exemple. Un batteur masqué façon lutteur mexicain, un chanteur à lunettes et casquette, on ne se méfie pas à priori. On aurait presque envie de picoler avec eux, d’aller se marrer dans une vieille cabane de fortune dans un sous-bois…
Que nenni.
Car ils ne veulent qu’une chose. Nous bousiller les esgourdes. Et ils le font bien. D’une manière quasi chirurgicale. Un Grind précis et fougueux, avec une inspiration qui dépasse rarement la minute. Le tout enrobé dans une production qui arrache la tronche, mais qui donne un mal de tête salvateur qu’on ne peut soigner qu’à grands coups de margaritas.
20 titres dans leur langue natale, c’est guttural et ça fait mal. Le tout se termine sur un live complet de 13 minutes (J’en vois qui rigolent au fond !), au son approximatif, mais qui permet de juger de la sauvagerie du combo live.
Une fois de plus, quand l’essentiel est dit, inutile de tourner autour du pot. Soit vous êtes porté sur les grandes envolées lyriques, et là, passez votre chemin sous peine de renverser votre Channel N°5, soit votre vieux clébard vous gonfle et vous lui tartinez son museau dans du caca bien frais, et l’orgasme est assuré.
Pas élégant, mais tellement pertinent.