BLISS OF FLESH (FRA) - Emaciated Deity (2009)
Label : Twilight Vertrieb / Season of Mist
Sortie du Scud : 20 février 2009
Pays : France
Genre : Black / Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 39 Mins
Quand on jauge le travail effectué pour l’artwork, le booklet et le visuel de cette sortie, on se dit que BLISS OF FLESH n’a pas fait les choses à moitié. Des couleurs aux photos, tout est conçu pour me plaire. J’aime cette atmosphère glauque, ces icônes morbides qui garnissent le livret, cette police de caractère gothique pour les lyrics. J’aime le concept de reprendre un passage du livre d’Enoch en introduction et celui de chanter en allemand. De prime abord, j’aime BLISS OF FLESH. En plus, ces cinq garçons sont français et semblent s’apprêter à sortir un massacre en bonne et due forme. Tous les arguments sont dans leur camp sur ce point.
Comme souligné plus haut, l’album s’ouvre avec un passage du livre d’Enoch. C’est très biblique dans la forme et blasphématoire dans le fond. Rien d’étonnant. Avec ce premier album pour nos compatriotes (après un MCD et deux splits), ce sera mort et destruction sous les ordres de Satan. Que dire ? On y est désormais habitués. S’ensuit alors une déferlante de Black/Death Metal survitaminé et corpulent, évocation de BEHEMOTH. Je dois dire que je n’aime pas beaucoup ce style, malgré que selon moi, c’est sans doute le mélange le plus explosif et le plus intense dans l’âme qui existe. Cette manière d’allier la bestialité vicieuse du Black Metal avec la force de frappe du Death, c’est une épreuve stylistique compliquée. Rares sont ceux qui en réchappent. Mais visiblement, ça n’a pas l’air de déranger plus que ça BLISS OF FLESH. Le combo nous en met plein les oreilles. Trop à mon goût. Il nous enferme dans une pièce close et sans lumière. Les baffles soufflent une tempête à nous rendre fous et aliénés. Seulement voilà, je n’ai pas vraiment l’intention de me laisser faire. Et je trouve d’ailleurs que je suis bien mal ligoté sur ma chaise. Les vibrations de leur Metal défont mes liens. Je me libère. Ce travail reste celui d’un jeune groupe qui pense faire peur mais qui souffre d’un problème offensif. Les attaques sont mal placées et peu cohérentes. De grâce, le son est époustouflant et les vocaux de Necurat sortent de la bouche du Diable en personne. Cependant, je trouve que les autres musiciens ont du mal à suivre la dynamique maléfique du chanteur. Fleshstigma (batterie) se perd parfois dans des contrées bien en inadéquation avec l’ambiance générale du morceau (« Entangled In Flesh », « Emaciated Deity »). Le jeu des cordes sonne davantage Black que Death, notamment la lead guitare qui lâche des riffs que je trouve redondants, à force. Les solis plutôt éparses n’y changent pas grand-chose puisqu’on ne comprend pas toujours leur logique. Seule « D.I.E. – Dogma Ignominia Est » sauve la donne. J’ai trouvé cette composition tout bonnement excellente avec une intro inquiétante, un leitmotiv de cathédrale, un très bon jeu de fûts, une progression dans l’intensité, des chœurs religieux et un chant aussi crapuleux qu’inhumain. A part ça, rien d’original. Des paroles en allemand sur deux pistes (« Pervesion / Domination », « Cursed Bodies ») ? Pas assez pour atteindre la classe de BELPHEGOR.
Pour finir, je dois dire que si la classe du booklet avait été proportionnelle à la qualité du compact-disc, on aurait eu un diamant entre les mains. En fait, je pense qu’on en a un. Mais qu’il n’est pas poli. Encore terreux et maculé de sang, ce diamant à été arraché des entrailles de la Terre. Et si vous vous rendez chez le bijoutier et qu’entre deux bagues en or serties de diamants, vous voyez un caillou dégueulasse et crade, vous faites comme moi : vous ne l’achetez pas. A moins d’aimer. Mais c’est un autre problème.
Ajouté : Mardi 12 Mai 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bliss Of Flesh Website Hits: 12851
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