HELEL signifie Lucifer en hébreu. Pourtant, A Sigil Burnt Deep Into The Flesh ne nous saisit pas d’abord par ses odeurs de soufre mais par l’impression que cette galette est définitivement nourrie d’ecstasy. En tout cas, les effets pour l’auditeur sont les mêmes : augmentation de la tension artérielle, accélération du rythme cardiaque, sensations de force décuplée, voire contraction des mâchoires chez certains… Un autre symptôme nous frappe dès l’intro de « Mass Destruction / Mass Alienation » et ses incantations hallucinées. Pas de bad trip annoncé mais un cheminement douloureux et revendiqué salvateur vers la Lumière et l’Absolu. HELEL nous guide sur le chemin et, bien qu’il ne s’agisse là que de leur premier EP, il faut bien admettre qu’ils semblent déjà pour leur part baigner dans cet halo de lumière luciférien. Blasts surpuissants et déshumanisés, sonorités technoïdes, riffs errants et fantomatiques, chant incarné et déchiré… « Mass Destruction / Mass Alienation » fait déjà son effet. Des orchestrations viennent supplanter les guitares sur le titre éponyme, et évoquent THE CNK, mais le voyage vers la Lumière s’annonce toujours aussi frénétique et faussement chaotique. Les chœurs ici et là sont comme des rencontres fortuites au travers d’un cortex tortueux. Plongé dans un état second, il faut attendre quelques reprises en main des guitares sur les déluges technoïsants sur « This Is Hel(e)l » pour que l’auditeur réalise qu’il est aveuglé non par la proximité de la Lumière mais par le sang qui lui a coulé dans les yeux à headbanger trop près des murs. Les chœurs nous tirent une dernière fois vers le haut sur « Cosmos Is Out Of Order », mais cette sortie de notre enveloppe charnelle et misérablement humaine demeure éprouvante. Une chose est certaine : l’Absolu version HELEL est aux antipodes du Nirvana version Bouddah…