BELIEVER (usa) - Gabriel (2009)
Label : Metal Blade Records
Sortie du Scud : 14 avril 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Thrash Metal Expérimental
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 61 Mins
Incroyable. Inespéré. Fabuleux. Fantasmagorique. Hallucinant. Orgasmique. Cosmique.
Non, je ne récite pas à voix haute ma liste d'épithètes à apprendre pour lundi, j'ai juste du mal à me remettre de l'écoute de Gabriel.
On le serait à moins.
Pensez donc.
Un fan de la première heure qui tombe sur l'album de la reformation d'un de ses groupes fétiches. Qui tremble et qui sue à l'idée que ce comeback pourrait être manqué. Oh, homme de peu de Foi, n'as-tu donc pas compris ?
Ils n'ont rien manqué.
C'est un tir en plein centre de la cible.
BELIEVER, remember? Extractions From Mortality, Sanity/Obscure, Dimensions. Ca vous parle?
Disparus de la circulation depuis 1994, plus personne ne s'attendait à entendre une fois de plus les cris sauvages de Kurt, et pourtant, ils sont bien là...Certes la voix se fait moins grave, les années ont passé, mais la rage est toujours là, au service du divin, et heureusement pour nous, des hommes.
On les avait laissés sur un troisième album qui approchait de la perfection, entremêlant Thrash sauvage et influences classiques grâce à l'apport d'un violoniste et d'une chanteuse d'Opéra, on les retrouve plus aventureux que jamais, avec un clavier/programmeur qui décidemment n'est pas là pour faire joli.
Qu'il est loin le temps des "Shadow Of Death" et autres "Unite" radicaux et naïfs...
Le BELIEVER 2009 s'est assorti à son époque, et devient sombre, sinueux, alambiqué. Mais attention, pas du joyeux n'importe quoi pour ruiner le jardin du voisin, non, l'ensemble est diablement (sic) structuré, pensé, mûri, pour taper là où ça fait le plus mal, en plein cœur de l'âme.
Car inutile de croire qu'ils ont changé leur fusil d'épaule, Dieu est toujours au centre de leur préoccupations, et l'archange Gabriel devient donc le héros de ce concept album qui convertirait bien des pêcheurs.
A l'image de sa somptueuse pochette, il est très difficile pour un non initié de pénétrer ces chansons sans éprouver un sentiment de surprise, voire d'incompréhension.
Car même si la base brutale est toujours là, avec ce jeu de batterie hallucinant, et ces guitares acides, la forme a pris une nouvelle silhouette, et les apports extérieurs inévitables au bout d'un certain laps de temps passé hors du feu des projecteurs sont venus enrichir une musique déjà très dense.
L'ouverture "Medwton", très classique, ne doit rouler personne. Elle n'est là que pour planter le décor, assurer les bases, et rassurer le following quant à la bonne santé du groupe.
Mais dès "A Moment In Prime", on se croirait perdu dans les méandres d'un album de MEKONG DELTA survitaminé. Arpèges abscons, voix en retrait, riffs dissonants...Un rêve...
"Stoned" pourrait s'être échappé d'un album de MESHUGGAH, en plus clean bien sur. "Redshift" commence comme un bon inédit de FEAR FACTORY, puis vire PRONG/KILLING JOKE, une touche indus, très légère, mais toujours une rythmique mi béton mi bancale...
"History Of Decline" entérine les débats, et déclenche les ébats entre le futuriste clairvoyant et la tradition insistante.
"The Need For Conflict" est une pure tuerie. Le meilleur de Dimensions à la sauce millénariste. Un riff écrasant, des arrangements électroniques pétrifiants, et un tempo qui s'emballe...Et nous n'en sommes qu'à la moitié de l'album...
"Focused Lethality" accélère un peu plus le propos et se fond dans "Shut Out The Sun", et son mid tempo accrocheur sur fond de guitares inventives et efficaces. "The Brave" joue l'intrigue à fond, et parvient même à sonner FAITH NO MORE, avec son chant à la Patton. Une autre grande réussite !
Et puis en guise de coup fourré envers le biz ou les fidèles qui auraient déserté, BELIEVER nous absout définitivement avec "Nonsense Mediated Decay" et ses huit minutes de délire sonore tribal high-tech. Instru-mental sans l'être, nos dernières défenses tombent, et nous voila de retour dans le confessionnal.
"Mon Père ?"
"Oui mon fils, je vous écoute"
"Comment ais-je pu douter de la puissance des chevaliers du Seigneur ?"
"Tu n'avais pas la preuve mon fils..."
"Et ?"
"Maintenant, tu l'as !"
L'office se termine sur "Freedom", toujours aussi novateur... Avec sa basse qui cogne et sa batterie qui sonne... Et les pèlerins se regroupent autour de l'autel pour savourer encore une fois les échos des prières.
"Que s'est il passé mes frères ?"
"Il est revenu"
"L'Elu ?"
"Oui"
"Vous l'avez vu ?"
"Non... Nous l'avons entendu..."
Que sa parole gronde encore pour des siècles et des siècles.
Amen.
Ajouté : Samedi 25 Avril 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Believer Website Hits: 12763
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