« L’Effet Papillon ». Que chacun se rassure, je ne m’apprête ni à remettre en cause, ni à démontrer, cette métaphore d’Edward Lorenz, partie intégrante de la théorie du chaos. Mon but est plutôt de vous remémorer le petit film sans prétention du même nom. Film dans lequel le protagoniste, victime de troubles mémoriels quant aux évènements traumatisants de son enfance, peut revenir dans le temps pour les modifier. La mémoire. Quel mystérieux outil de notre conscience qui possède cette fascinante capacité d’amnésie ; à refouler certains souvenirs inadéquats à la coexistence avec un esprit sain. En d’autres termes : une protection inconsciente contre l’aliénation de l’individu. Un des thèmes complexes et mûrement réfléchis présents sur Feedback, le tant attendu (ndr : d’après la fiche descriptive) troisième album d’ELYSIUM, groupe qui, par ailleurs, se vante d’être le seul en Pologne avec autant de créativité. Attention aux chevilles qui enflent tout de même, surtout avec des rangers trop serrées… Sur le papier, l’album semble très bon ; cependant, une fois dans le lecteur, la question ne se pose même plus. Il est de ces albums qu’on a beau écouter et réécouter plusieurs fois, il nous sera toujours très difficile d’en différencier ne serait-ce que deux morceaux. Feedback est l’un d’eux. Ajoutez à cela un manque d’originalité flagrant et on se fait autant chier qu’une vache dans un pré à regarder quotidiennement passer les trains à l’effigie d’Andros. ELYSIUM est un groupe de plus qui sonne comme un énième ersatz de DARK TRANQUILLITY ou AT THE GATES, dans une scène déjà trop encombrée. On se surprendra, néanmoins, à remuer la tête sur le morceau « Aeolian Choregraphy », en grande partie grâce à la qualité de la production qui donne un son assez massif. De plus, est-ce inconsciemment, car je porte un intérêt certain à tout ce qui a trait à l’astronomie, ou bien parce qu’il s’avère être le morceau le plus original de l’album, de part son côté progressif, que « Venus Project » a retenu mon attention dès la première écoute ? Car oui, le groupe ne le cache pas : en plus de pomper allègrement le Death Mélo suédois, il se plaît à utiliser des éléments caractéristiques de groupes tels que NEVERMORE (dans sa période Metal Progressif) et OPETH, dont, en particulier, le rythme décousu des compositions. Ce n’est pas pour autant que le résultat s’en trouve sublimé. Le reste de l’album n’est finalement, en grande partie, qu’un leitmotiv qui, à défaut de vous transporter, vous mènera plutôt devant votre boîte d’aspirines. « L’Effet Papillon ». Il est prédit qu’un simple battement d’ailes d’un papillon au Brésil pourrait déclencher une tornade au Texas. En d’autres termes : changer une chose, si infime soit-elle, peut entraîner de lourdes conséquences. Pour ma part, je serais prêt à courir le risque de ne pas appuyer sur le bouton « PLAY » de mon lecteur.