KREATOR (de) - Pleasure to Kill (1986)
Label : Noise Records / Sanctuary Records
Sortie du Scud : novembre 1986
Pays : Allemagne
Genre : Thrash Metal Kréateur
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 56 Mins
Décidément, le cru 1986 fut bel et bien une année faste pour notre sacrosaint Thrash vénéré. Articulés principalement autour des parutions de Reign in Blood de SLAYER ou de Master of Puppets de METALLICA, il faut en plus en rajouter un qui marqua de son emprunte au fer rouge incandescent cette année et ce pour la postérité : le sanguinolent Pleasure to Kill de KREATOR. Pleasure to kill ! Cette simple incantation a résonné dans mon esprit pendant longtemps, non, des lustres. Lexème du second opus de KREATOR et également de son titre éponyme, KREATOR a été à l’origine de bien des vocations à l’époque. Qui ne voulait pas être un Ventor ou un Mille Petrozza en prenant sa raquette de tennis en guise de guitare ou ses crayons de papiers pour des baguettes de batterie, histoire de faire comme ses idoles ?
KREATOR, c’était et c’est toujours une appellation et un logo agressif pour une musique qui l’était encore plus. Considéré comme l’une des pierres angulaires du genre au côté de leurs compatriotes de SODOM ou de DESTRUCTION, c’est indéniablement l’album qui propulsa Mille Petrozza et Jurgen Reil vers les hautes sphères de la notoriété. Icône du Thrash Metal underground de Berlin et ensuite se propageant à travers la planète, la galette contient quelques uns des plus grands hymnes du Thrash made in Europe. Brutal et sans concession, extrême, sauvage, orchestré de main de fer par le furieux Miland Mille Petrozza, aidé dans son œuvre par son fidèle lieutenant Ventor (i.e. Jurgen Reil), les deux compères se partagent les lignes vocales. Ainsi, c’est le batteur Ventor qui s’égosille sur «Death is Your Savior», l’expéditive «Riot of Violence» ou la puissante «Command of The Blade».
Mais avant cela, ce furieux opus démarre en trombe avec un «Ripping Corpse» à la vitesse d’exécution remarquable. L’intro du début est juste là pour poser l’ambiance destructrice qui habite ce malin plaisir de tuer ! Le Thrash de KREATOR se veut sans concession.
Le quatuor martèle ses refrains vigoureusement, ce qui restera une marque de fabrique de la maison allemande. Le travail de sape du char teuton est en marche. L’opération Blietzkrieg ne desserre pas son étreinte : «Death is Your Savior», pessimiste à souhait est bien là pour nous le rappeler. Tel un rouleau compresseur, les riffs et rythmiques de KREATOR purifient tout sur leur passage. L’enchaînement fait avec le titre éponyme n’en est qu’une illustration sonore majeure. Quatre minutes de furie totale appuyée par une batterie-casserole du plus bel effet. Écrasantes, les compositions des allemands sont offusquantes et ne lâchent pas l’étau même si « Riot of Violence» est l’un des morceaux les plus lents de l’album, façon de parler. L’une des pièces maîtresse de ce second opus. Une tuerie de cinq minutes indémodable et inoubliable. La marque des grands groupes. Vingt-deux ans après, pas une ride de prise. Mais KREATOR a encore de grosses réserves de gasoil dans son réservoir. «The Pestilence» est l’exemple même de la bestialité ravageuse de la bande de Petrozza. Agressive et noire, le Thrash de ce titre est exterminateur. Les lignes de basse mixées en avant apportent cette lourdeur et cette oppression que le combo affectionne tant sur chacune des pistes évoquées. Les créateurs teutons ont plus d’un tour dans leur sac et nous offrent des passages d’anthologies comme sur l’excellent «Command of The Blade», bulldozer du Thrash qui ne laisse aucunes miettes derrière lui. KREATOR en a encore sous la pédale et c’est avec «Under the Guillotine» que l’attaque éclair a lieu. Quant à la mise à mort, celle-ci a lieu avec «Flag of Hate» démolissant tout devant elle. Les décombres cèdent leur place à la poussière. Le Thrash de KREATOR n’a pas de limites. Les rythmiques martiales n’ont plus de secrets pour le quatuor de bêtes germaniques.
KREATOR achève son chef d’œuvre sur deux pièces maîtresses infinies et épuisantes pour les nerfs : « Take Their Lives» et l’apocalyptique «Awakening of The Gods». Le Thrash allemand dans sa splendeur. Aucune fioriture, de la brutalité pure. L’essence même de la violence sonore. Un concept basique que comprit en son temps KREATOR pour un succès qui s’il ne fut pas régulier au cours des années suivantes, ne se démentit guère auprès de fans les plus assidus. Un modèle du Thrash que tout amateur se doit de posséder. Pleasure to Kill, Pleasure to Kill…
Ajouté : Vendredi 24 Avril 2009 Chroniqueur : Loki Score : Lien en relation: Kreator Website Hits: 10857
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