Tout amoureux de Heavy Metal en général a un jour ou l’autre entendu parler du combo TYPE O NEGATIVE et de son charismatique chanteur à la voix caverneuse, le géant Peter Steele. Tout cela est bien beau, mais bien avant de sortir des albums à tendance Gothico-Lesbien, le sieur Steele officiait dans un tout autre genre musical à savoir du bon vieux Thrash tendance Crossover qui eu son petit succès dans le milieu des années 90. D’ailleurs, on pensera notamment aux excellents D.R.I. sans oublier de citer au passage SUICIDAL TENDENCIES qui rencontrèrent également le succès escompté.
Mais à cette époque, CARNIVORE, le groupe commandé de main de fer par Steele, faisait de sérieux ravages. La preuve en est avec cette première mouture appelée tout simplement Carnivore, sortie en 1986 dans les bacs grâce au label qui monte à cette époque, Roadrunner Records. Edifié sur les cendres du groupe de Hard Rock FALLOUT en 1982, ces natifs de BROOKLYN ne tardent pas à se faire un nom en adoptant un concept de barbares plus crados que MANOWAR en jouant sur scènes accoutrés en peaux de bêtes et en glorifiant le Machisme, au quinzième degré ! Suprématie du Mâle, telle sera leur credo.
Alors, on ne peut que constater que ce premier opus est le plus Metal «traditionnel » de leurs deux seuls albums studios. Ici les influences sont clairement tirés du Heavy Thrash du début des années 80. Volontairement nihilistes, machistes, provocateurs dans leurs paroles, ces provocations feront leur renommée. En pointant les travers de la race humaine, CARNIVORE ne manque pas de le signaler avec un humour noir emprunt de cynisme assez drolatique. Le trio légendaire composé de Steele (chant, basse), Keith Alexander (guitares), Louis Beato (batterie) n’avait pas d’équivalent dans l’exécution de leur Crossover Thrash post-apocalyptique où, à l’image d’un MOTORHEAD, la basse, puissante et Heavy de Stelle, officiait en tant que lead guitare et créait ainsi des rythmiques de rouleau compresseur.
CARNIVORE fera ainsi entrer dans la légende du Crossover des titres emblématiques tels que «Predator» avec son sample en intro tirée de la BO du même film, ses apologies ambiances Conan le Barbare avec «Carnivore» et «Male Supremacy». A ce propos, Il faut lire les paroles au second degré de «Carnivore» ou de «Male Supremacy» qui valent leur pesant d’or niveau misogynie. De leur vision nihiliste et pseudo Gothique, on trouvera déjà les gimmicks qui feront plus tard le succès de TYPE O NEGATIVE. Voir ainsi les passages plus posés dans «Male Supremacy», encore et toujours ou bien dans «God is Dead» ! Si toute la galette est excellente, on retiendra en particulier la piste «World Wars III and IV» et ses dix minutes apocalyptiques. Sachez que l’opus sera réédité et remasterisé deux fois en 2001 et en 2007 où l’on pourra gouter aux versions Démos de Retaliation. Un album culte du milieu des années 80 qui rappellent de bons souvenirs…CARNIVORE !!