HIGHLORD a bien grandi. Exit les fiers dragons et les plaines enchantées, dure retour à la réalité pour ce groupe de speed italien qui se débat aujourd'hui pour exister et s'affirmer sur la scène transalpine, et européenne. Expérience et maturité ? Ou simple constat amer sur la condition des artistes ? Faisons-le point avec Stefano Droetto.

Line-up : Andrea Marchisio (chant), Stefano "Sted" Droetto (guitare), Diego De Vita (basse), Luca Pellegrino (batterie)

Discographie : Heir Of Power (album - 1999), When The Aurora Falls... (Album - 2000), Breath Of Eternity (album - 2002), Medusa's Coil (album - 2004), Instant Madness (album - 2006), The Death Of The Artists (album - 2009)


Metal-Impact. « The Death Of The Artists » : voilà un titre peu courant pour un album Metal ! Est-ce qui coup de gueule contre le téléchargement abusif ? HIGHLORD est-il directement touché par ce fléau ?
Stefano "Sted" Droetto. Bien sûr que nous le sommes... Aucun groupe ne passe au travers. Internet est un moyen formidable de faire connaître sa musique au monde entier mais c'est également un terrain très dangereux. En Italie par exemple, le prix des cd's est abusif ! C'est normal qu'un étudiant ou une personne aux revenus moyens préfère remplir son frigo que d'acheter un album. Le titre n'est pas si surprenant que ça quand on y pense, c'est vraiment quelque chose qui est en train d'arriver. Les artistes meurent. Seule la passion les maintient en vie. J'ai bien peur que si ça continue ainsi, il devienne difficile d'écouter de bonnes nouveautés de la part de nouveaux groupes.

MI. Qu'a fait HIGHLORD depuis la sortie de son dernier disque il y a 3 ans ?
Sted. Et bien, quelques mois après la sortie de notre album, notre claviériste est parti, il a quitté le groupe pour des raisons qui n'ont pas d'intérêt à être détaillées ici, causant pas mal de dégâts au sein du groupe et nous forçant à cesser toute activité pendant un moment. Nous avions perdu un ami et un membre important du groupe. Nous avons passé beaucoup de temps, et en passons encore, à rechercher son remplaçant, hélas sans succès. J'ai commencé à composé le nouvel album en octobre 2008. J'ai un petit home-studio et peux enregistrer les premiers jets de nos nouveaux morceaux assez facilement avant d'aller au New Sin Studios. Je joue de ma guitare devant mon Pc, avec Cubase, et j'enregistre chacun des riffs que je crée. J'ajoute de la batterie, des claviers, ça prend forme petit à petit jusqu'à atteindre sa version finale. J'ai donc composé 90% du dernier album, à la maison, tout seul. Une fois les morceaux prêts j'ai laissé le reste du groupe les écouter et donner leur avis et suggestions. On joue ce que j'ai commencé à enregistrer en live pour voir si ça déchire ou non, et on fait les arrangements tous ensemble, en enlevant les passages qu'on aime moins, etc.

MI. D'où viennent les paroles des morceaux de « The Death Of The Artists » ? On est loin des trips heroic fantasy de vos débuts ! Est-ce la maturité ?
Sted. Les paroles sont très liées à la musique. Andy a beaucoup travaillé dessus et si tu regardes les « credits », tu verras qu'il est à l'origine de nombreux textes. Généralement, ça parle de nos expériences de la vie, de l'amour, des déceptions, des regrets... de la vie quoi ! Il y a aussi un titre inspiré du film « Dracula » de Coppola. J'adore ce film et le livre aussi, si bien que je voulais écrire quelque chose là-dessus, sur l'amour de Dracula pour Mina. A propos des paroles épiques, et bien... je ne pense pas qu'il s'agisse de maturité, ce n'est simplement plus notre truc. On lit toujours des livres sur ces sujets mais on ne se sent plus comme de petits MANOWAR [Rires]

MI. Grâce notamment à Luigi Stefanini, votre nouvel album a un gros son et une bonne production. Sa rencontre a-t-elle été décisive dans la création de ce disque ?
Sted. Et bien pour être honnête, j'ai sérieusement envisagé de mettre fin à HIGHLORD. On avait essayé avec tout notre coeur pour obtenir, si ce n'est du succès, au moins une reconnaissance pour nos efforts. Et je dois dire avec beaucoup de regrets, que nous avons échoué. Peut-être n'est-ce pas entièrement de notre faute. Peut-être n'est qu'une question de malchance, ou bien vivons-nous dans le mauvais pays pour le Heavy Metal... Toujours est-il que nous nous sommes dits que quitte à ce que ce soit notre dernier disque, autant qu'il soit top. Et nous avons décidé de nous rapproché de Luigi, qui a effectivement fait un travail remarquable.

MI. Vous êtes un des pionniers du Speed Metal italien. En comparaison à vos débuts il y a 10 ans, quels changements majeurs avez-vous remarqué ? Vendez-vous d'avantage de disque en Italie ? RHAPSODY est-il toujours une référence pour les nouveaux-venus sur la scène Metal ?
Sted. Beaucoup de choses ont changé... il y a dix ans, c'était plus authentique, plus sincère. Aujourd'hui, ne serait-ce que si tu parles avec un mec qui n'a sorti qu'une démo, on dirait qu'il se prend pour Axl Rose... c'est ridicule. Les gens ici ignorent que la merde qu'ils sortent ne vaut rien comparé à ce qu'on peut trouver en Europe du Nord... Et j'espère que RHAPSODY n'est plus une référence pour quiconque ! Pareil pour DRAGONFORCE... wow... Je n'aime pas ces groupes-là, désolé les mecs, ce n'est peut-être que la jalousie qui parle... Et malheureusement on ne vend toujours pas autant de cd's ici qu'au Japon par exemple. Ce serait super !

MI. Vous attendez toujours une tournée à l'échelle européenne... ce nouveau deal avec Scarlet, ça peut aider, non ?
Sted. J'ESPERE VRAIMENT QUE OUI [Rires]

MI. HIGHLORD est-il un travail à temps plein ? Quels sont vos autres projets ? Et votre plus grand rêve pour le groupe ?
Sted. Non, nous avons hélas tous des jobs divers à côté de HIGHLORD... Jouer de la musique n'est qu'un hobby pour nous. Nous voulons juste nous éclater, et le faire bien ! J'ai un autre projet qui s'appelle THE FAMOUS-X, un genre un peu plus « Hair Metal » que HIGHTLORD, et je monte un nouveau groupe, DOUBLE FINE, juste pour donner de petits concerts dans les pubs à côté... Notre plus grand rêve... et bien une tournée avec un gros groupe !