Overkill sorti en mars, MOTORHEAD ne s’arrête pas en si bon chemin et s’offre même le luxe de sortir un second album la même année (sept mois après !), tout aussi réussi que le précédent si ce n’est mieux : Bomber. Une référence et modèle du genre. Si Overkill a remis pas mal de choses en place avec l’utilisation d’un son ultra massif pour l’époque, et bien Bomber nous crible de balles et rase tout sur son passage. On commencera déjà par aborder la pochette mythique de l’album où l’on voit les trois soldats britanniques à bord d’un bombardier avec pour symbole leur célèbre Snaggletooth… Féru d’Histoire et en particulier de la Seconde Guerre Mondiale, on sait où Lemmy aura puisé ses sources pour l’écriture de cet opus.
Composé de façon collégiale par le trio de musiciens, l’album fait mouche de la première minute et ainsi de suite jusqu’à trente cinq minutes plus tard. Toujours aussi expéditifs, MOTORHEAD ne fait pas dans le détail et exécute de façon quasi systématique son Heavy Rock cradingue rapide et direct. Lancé comme des furies sur un rythme de croisière à bord de leur chasseur bombardier, ce troisième opus assoit encore plus les Anglais comme l’un des leaders du Heavy Metal dans le monde. Et cette place n’est pas usurpée ! Que des hits sont présents sur Bomber : que c’est bon de se réentendre un bon vieux «Dead Men Tell No Tales» à tête reposée.
Dès le départ, on sent que MOTORHEAD revient plus puissant et virulent que jamais, une impression qui se confirmera par la suite de leurs compositions. Bingo ! Le Boogie Rock de «Lawman» et de «Sweet Revenge» et son ambiance de saloon remettent les pendule à l’heure et n’en finissent plus de nous convaincre que nous sommes face à un opus de la trempe d’Overkill. Régulier, le trio londonien est décidément bien doué pour pondre ces compositions si caractéristiques et singulières.
Mais le combo a plus d’un tour dans son sac et sait également s’énerver quand il faut pour nous balancer des «Sharpshooter», des «Poison» ou des «Talking Head» bien accrocheurs et entêtants. Pas de faute de goût ni de faute de style, MOTORHEAD signe là un troisième opus ultra-efficace et offensif. Et quand on pense que tout cela est fini et que nous étions dans un rêve, MOTORHEAD nous rappelle que nous étions en fait au fond du bar défoncé par la fumée de clopes et une trop grande absorption de bonne vieille Ale britannique pour nous en rendre compte! Quoi de mieux qu’un bon vieux «Bomber» et là, ça fait très mal. Courte, puissante, rageuse, ce titre est l’emblème même du style MOTORHEAD. Imparable, ce morceau porte bien son nom, celui d’une bombe, au sens propre et au sens figuré. Une réussite totale. Fans totalement convaincus par Overkill, Lemmy et ses deux sbires enfoncent le clou avec Bomber. Le pire, c’est que c’est loin d’être fini. Vous allez voir ce que vous allez voir ! Its’a Bomber, it’s a Bomber…


Discographie Complète de MOTÖRHEAD : Motörhead (Album - 1977), Overkill (Album - 1979), Bomber (Album - 1979), On Parole (Album - 1979), Ace of Spades (Album - 1980), Iron Fist (Album - 1998), Another Perfect Day (Album - 1983), Orgasmatron (Album - 1986), Rock'n'Roll (Album - 1987), 1916 (Album - 1991), March Or Die (Album - 1992), Bastards (Album - 1993), Sacrifice (Album - 1995), Overnight Sensation (Album - 1996), Snake Bite Love (Album - 1998), We Are Motorhead (Album - 2000), Hammered (Album - 2002), Inferno (Album - 2004), Stage Fright (DVD - 2005), Kiss Of Death (Album - 2006), Motörizer (Album - 2008), Bad magic (Album - 2015)