AGORAPHOBIC NOSEBLEED (usa) - Agorapocalypse (2009)
Label : Relapse Records / Pias
Sortie du Scud : 20 avril 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Grindcore à chanteuse
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 29 Mins
Agoraphobic : sujet à l’agoraphobie, peur des foules et des grands espaces
Nosebleed : saignement nasal
AGORAPHOBIC NOSEBLEED : Grind encéphalique de renom
Agorapocalypse ? Now !
Bon, ok ! La vanne n’est pas terrible mais le nom ne l’est pas plus. Par conséquent cette boutade n’est pas entièrement hors-contexte. Et puis, quand on choisit AGORAPHOBIC NOSEBLEED comme nom de scène, on est en droit de se la boucler, car on encourage les appellations de plus en plus délirantes, farfelues voire grotesques. Mais où vont-ils chercher tout ça ? Passons. Ce qui fait le charme de ce quatuor ricain, ce n’est pas son intitulé hautement cérébral mais plutôt son énorme Grindcore déséquilibré.
Comme souvent pour le style, on trouvera dans leur discographie un ratio de cinquante splits et trente démos pour deux albums studios. Je concède ma caricature, mais la défends aussi ardemment puisque pas tout à fait usurpée. En tout cas, l’essentiel est que Agorapocalypse n’est ni un split, ni une démo mais un de ces CD en chair et en polycarbonate qui nous nettoie les alvéoles. La première composition, « Agorapocalypse Now » (tiens, ils ont eu la même idée débile que moi) est parfaite dans son rôle. Tapageuse et désordonnée, elle huile la mécanique Grind sur laquelle se greffent des guitares freestylées. Pour ma part, c’est une agréable surprise qu’est cette entrée en matière, puisqu’elle marque avec plaisir le début de la relation entre AGORAPHOBIC NOSEBLEED et moi. Il faut aussi dire que c’est de ma faute car malgré les nombreux échos que j’ai reçus sur cette formation, je n’ai jamais eu le loisir d’y consacrer davantage de temps. Mais cette chronique est le bandage qui panse la plaie. Et le mérite ne revient qu’à eux. Eux et leur son aliéné, décomplexé qui se joue des stéréotypes pour mieux exprimer une liberté artistique totale. Quelques odeurs d’avant-gardisme se dégagent de pistes comme « First National Stem Cell And Phone » ou « White On White Crime » à cause de leurs cadences défigurées et de leurs motifs fracturés. Alors vous me direz sûrement : « oui d’accord, mais des groupes de ce genre, c’est pas ce qui manque alors elle est où la différence ? ». Question à laquelle je répondrais directement par « avez-vous déjà entendu une adolescente dont les gamètes font un feu d’artifice tenir le microphone d’un groupe de Grind ? ». Ensuite je savourerais l’étincelle fraichement provoquée dans vos yeux. C’est un exploit, une performance et un succès. Qui aurait osé mettre une gamine au chant ? AGORAPHOBIC NOSEBLEED l’a fait et Katherine Katz se débrouille comme une grande dans cet environnement hostile car masculin. Ses cris de fillette possédée (Regan, es-tu là ?) donnent une dimension complètement maladive à cette musique déjà pas nette. Mes deux seuls regrets concerneront la durée du palet qui arrive avec peine à la demi-heure et l’utilisation d’une boîte à rythme programmée de main de maître par Scott Hull (guitare). Cette facette machinale ôte un caractère entier et humain à la production, malgré l’énormissime solo sur « Question Of Integrity ».
On aime ou on n’aime pas mais ce qui est sûr, c’est qu’Agorapocalypse ne laissera personne indifférent. Leur culot et leur talent proviennent tout droit de la chaleur de l’autodafé dans lequel ils brûlent allègrement leurs partitions. Et franchement dit, c’est bien plus intéressant d’avoir une blonde au lit qu’un affreux barbu.
Ajouté : Jeudi 16 Avril 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Agoraphobic Nosebleed Website Hits: 13533
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