ERYNIES (FRA) - Resilience (2008)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2008
Pays : France
Genre : Gothic Metal Symphonique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 50 Mins
Résumer ERYNIES à une histoire de famille serait un peu réducteur. Pourtant, l’histoire de ce groupe francilien démarre bel et bien dans la fratrie Breton, d’où sont originaires Jean-Christophe et Bertrand. Très vite rejoints par quatre autres musiciens, le nouveau-né effectue ses premiers gazouillis du côté de Nanterre en 2002. Dès le début, il semble écrit qu’offrir la stabilité à ce combo sera une épreuve tumultueuse. Après quelques problèmes de line-up, ERYNIES split en 2005 pour opérer une heureuse reformation deux ans plus tard avec un trombinoscope totalement remanié où figure au sommet du papier, la belle vocaliste Carole Rainsard. C’est donc bercés d’espoir et de NIGHTWISH que nos six sujets enregistrent leur premier album, Resilience.
Seulement moi, je suis comme Saint-Thomas : les résurrections salvatrices, je n’y crois guère. Et si je ne mets pas ma main dans la marque de leurs clous, je n’y croirais point ! Ainsi ERYNIES me présenta ses mains et je pus constater qu’en effet, aucune cicatrice n’est visible pour nous laisser croire à un « Sympho Metal Revival » convaincant. D’ailleurs, la formation m’apparaît comme étrangement similaire à TROPHALLAXY récemment chroniqué : des moyens restreints, un Gothic Metal à chant féminin bourré d’idées mais encore assez brouillon. De une, la production de l’album ne joue pas en leur faveur puisque… album autoproduit. Il s’en ressent clairement un manque de clarté imputable. Comme toujours dans le style, il faut avoir un claviériste à la fois créatif et motivé. Guillaume Donizeau semble remplir ces quelques caractéristiques et c’est avec regret qu’on découvre que le mixage ne lui offre pas la place escomptée pour une expression parfaite. Pour le prestige, on soulignera plusieurs partitions intelligentes comme « Sandstorm », « Dark Secret » (très Heavy comme titre) ou encore « End Of Me » (dont les sonorités du motif évoquent les premiers Sonics, rappelez-vous quand le célèbre hérisson anthropomorphique chatouillait encore Robotnik sur Sega…). Aux niveaux des cordes, ça doit être bien agréable d’avoir un frère qui joue dans la même cour, ça aide pour l’harmonie. Par conséquent, on relève très peu de fausses notes entre une rythmique (Jean-Christophe) bien aiguisée et une lead (Bertrand) qui s’autorise de beaux solos (« Grave Issues », « Last Judgement »). Hélas, on entend que trop peu la basse de Guillaume Baeyens, étouffée par la masse d’instruments dont la batterie de Nassir Derghal qui impose à lui tout seul une cadence souvent effrénée aux compositions. Alors où est le problème ? Le problème se situe tout simplement dans l’absence de pièce maîtresse à cette œuvre. Le niveau est acceptable mais il n’y a rien de transcendant, alors qu’on aurait pu s’attendre au moins à un gros hit. Au lieu de ça, on nage dans des eaux incolores, inodores, sans vagues ni même remous. Davantage d’action n’aurait pas été de refus. Au niveau des difficultés encore, c’aurait été abusif, mais il faut reconnaître que Carole Rainsard, de son chant aigu et à la fin, pompeux, nous évoque plutôt la Blanche-Neige de Walt Disney que la Sharon Den Adel de WITHIN TEMPTATION. Des vocalises qui deviennent difficile à supporter au bout de trois quarts d’heure.
Mais qu’est ce qui manque à ERYNIES pour percer ? Premièrement, je dirais qu’un label faciliterait beaucoup de chose et améliorerait considérablement le rendu moyen de la prod. Ensuite, équilibrer la balance chez les musiciens. Dans un groupe, le monopole ne devrait pas exister. Malgré tout, ERYNIES fait parti de ces petites hordes déchainées et passionnées qu’on aime découvrir. Après, c’est une histoire de goût. Et Arlette Chabot d’ajouter : « a vous de juger ».
Ajouté : Lundi 06 Avril 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Erynies Website Hits: 20833
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