Qui dit démo dit, en règle générale, amateur. Ce qui peut se vérifier à deux niveaux : soit au niveau de la production, soit au niveau du travail de composition qui manque souvent, mais cela va de soi, de maturité. Avec POLARIS, nous sommes dans le premier cas de figure. Faute de moyens, Sam, seul maître à bord de la formation, n’a pu s’offrir les services d’un studio pro et cela s’en ressent, d’autant plus que le Speed mélodique est un style qui se marie plutôt mal avec l’approximation en la matière. Ajoutez à cela une boîte à rythmes et adieu la majestiosité des envolées lyriques. Enfin, on ne s’improvise pas chanteur : Sam le prouve, à ses dépens. Et tout cela est bien dommage, car Sam a du talent et lorsque l’on prend la peine de rentrer dans les compos, faisant abstraction des points noirs évoqués plus haut, le Speed mélodique, un peu désuet il faut le dire, de POLARIS, parvient à capter son auditoire avec une utilisation particulièrement juste des claviers et des chœurs (« Divination », « Escape ») des pratiques où le bon goût n’est malheureusement pas toujours de mise. Par ailleurs, la voix, même si elle manque de puissance, appuie des mélodies légères (parfois un peu trop comme sur « Dark Hall »), par moments plus mélancoliques, dont l’efficacité est réelle. On ne craint pas alors d’évoquer des STRATOVARIUS, période Father’s Time, ou GAMMA RAY lorsque le ton se fait plus lourd. La guitare est aussi un des points forts de ce Divination : il suffit d’écouter l’instrumentale « Baroque Experience ». Sam a des ambitions – à l’exception des deux morceaux instrumentaux, chaque titre dépasse les 6 minutes –, de réelles qualités de compositeur et d’un vrai talent au niveau des arrangements. Malheureusement, sans une production plus pro, une vraie batterie et un vrai chanteur, la route pour POLARIS vers la reconnaissance reste longue.