CEMETERY OF SCREAM (pl) - Frozen Images (2009)
Label : Metal Mind Productions
Sortie du Scud : 9 février 2009
Pays : Pologne
Genre : Dark / Gothic Metal atmosphérique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 60 Mins
Commençons je vous prie l’étude de ce Frozen Images par une donnée statistique plutôt intéressante. Saviez-vous que la Pologne occupe la dernière place des pays postcommunistes en termes de taux de suicide ? Autant dire que CEMETERY OF SCREAM n’a sans doute pas l’aura escompté dans son propre pays puisque ce qui branche cette bande de cinq polish, c’est la dépression, la mélancolie, le suicide et le tout, en musique. Le message à vraiment du mal à passer, pourtant, j’ai moi-même envisagé l’espace d’un instant l’idée d’ingurgiter un mélange de schnaps, testostérone et mort au rat pour abréger mes souffrances. Puis je me suis dit que ça leur ferait trop d’honneur. Alors j’ai renoncé. Tout ça pour dire qu’il faut avoir les nerfs et les artères bien irriguées pour résister à ce massacre intégral et épuisant. Nos amis, qui en sont tout de même à leur cinquième essai en seize ans de bons et loyaux services auraient sur ce coup, mieux fait d’envoyer leur CV à la municipalité de Krakow. Il parait qu’ils cherchent des désespérés pour garder le cimetière municipal. Ainsi auraient-ils pu rendre fous les morts plutôt que les vivants.
Mais surprise, la musique en elle-même est plus désespérante que désespérée. On a déjà atteint des sommets funèbres avec des groupes de Suicidal Black ou Funeral Doom (SILENCER, NORTT, NYKTALGIA, XASTHUR…) alors dans cet art, CEMETERY OF SCREAM fait plutôt office de gentils clowns. On débouche sur une sorte de Dark/Gothic Metal très atmosphérique et pas crédible pour un sou. La faute principalement à un vocaliste complètement à côté de ses pompes. Monsieur Rozanski, arrêtez l’écriture, la musique et surtout le chant. Y’a d’autres métiers bien plus passionnants dans la vie non ? Taxidermiste, thanatopracteur, conchyliculteur… Mais par pitié, laisser le chant à ceux qui en ont les capacités, plutôt que de vous enfiler un costume de ténor trois fois trop grand. En plus de chanter archi-faux, dans un style lyrique et opéra surjoué, vous essayez d’atteindre des notes improbables et faites passer la plupart des compositions pour un foutage de gueule en règle. Pour exemple, « Bluebird » est à se faire dessus. Dire qu’on n’en est qu’au début… Les musiciens sont néanmoins loin de démériter. Ils arrivent à imposer des ambiances et des sonorités intrigantes qui se voient démystifiées aussi sec par le talent incroyable d’Olaf et son accent très slave qui rend son anglais à mourir de rire. Heureusement qu’il s’essaye aussi à quelques growls pour rattraper l’affaire, ce qui nous offre des plages supportables comme « Prince Of The City’s Lights » ou « Cat’s Grin » mais se rapprochant néanmoins trop d’une pâle copie du renouveau de LACRIMAS PROFUNDERE. CEMETERY OF SCREAM manque de conviction, d’idées, de souffle et nous propose des pistes de remplissage comme « Black Flowers », « Geisha Out Of Dreams » ou la catastrophique instrumentale « Ritual Fire Dance » et son final sacré « final le plus grotesque de l’Histoire du Metal ». Je ne saurais vous le décrire tant son écriture défie les lois de la nature humaine. Celui qui a eu cette idée de riff saccadé façon « j’ai rayé mon CD » ne devait pas consommer que de la camomille. Une heure plus tard, on s’achemine doucement vers la fin de la torture quand les polonais effectuent un dernier coup de génie avec une reprise des MOODY BLUES, groupe phare des années 60 avec ce hit interplanétaire qu’est « Night In White Satin » (et je le dis avec foi parce que j’en ai mangé sur la route des vacances de ce titre et que j’ai fini par l’aimer). La version CEMETERY OF SCREAM est un carnage. Par dégoût, je ne la commenterais même pas.
Je n’ai qu’un seul regret, c’est de voir les instrumentalistes être guidés par un cerveau atrophié. Olaf Rozanski ne se cache pas d’être la tête pensante du groupe mais se rend il compte qu’il coule littéralement le talent de ses collègues ? Quand il touche le fond, voilà qu’il creuse encore. A force de parler de mort, ça en devient l’arroseur arrosé. Ci-gît CEMETERY OF SCREAM.
Ajouté : Samedi 28 Février 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Cemetery Of Scream Website Hits: 12623
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