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NIGHTWISH (fi) - AccorHotels Arena Paris (25/11/15)


Groupes Présents au concert : AMORPHIS, ARCH ENEMY, NIGHTWISH
Date du Concert : mercredi 25 novembre 2015
Lieu du Concert : AccorHotels Arena (Paris, France)

Fort de sa "grande" expérience suite au concert de la veille (pour rappel, SCORPIONS et EUROPE se produisaient le 24/11), le personnel de Bercy – enfin de l'Accor Hotel Arena – a tenté d'éviter un fiasco similaire et s'est montré bien mieux organisé pour accueillir les spectateurs d'un concert très prometteur.

Car ce soir, ce sont ARCH ENEMY, AMORPHIS et surtout NIGHTWISH qui se produisent à Paris. Enfin, pas tout à fait dans cet ordre-là, puisque pour les gens ponctuels, c'est AMORPHIS qui ouvre les hostilités dès... 19h20 ! Le début du concert était programmé pour 20h, mais comme trois groupes devaient se succéder, il fallait bien que l'un d'entre eux soit sacrifié. Bizarre, quand même, quand on constate l'ampleur que prend le sextet finlandais, de le voir jouer devant une salle carrément pas remplie.

Mais les mecs d'AMORPHIS, motivés, pros jusqu'au bout, se donnent à fond et déballent un set quasi-parfait, largement consacré à Under The Red Cloud : "Death Of A King" et "The Four Wise Ones" témoignent d'un véritable retour aux sources, dans un registre très agressif. Le tubesque "Sacrifice" fout la chair de poule et le refrain aérien de "Bad Blood" laisse entrevoir les capacités vocales exceptionnelles d'un Tomi Joutsen qui sort du lot. Non mais quel frontman... Ce gars-là est tellement atypique, du look jusqu'à sa voix reconnaissable entre mille. Aussi bien à l'aise dans le chant clair que dans les cris gutturaux, il sublime à lui seul les mélodies d'Esa Holopainen (guitares) et Santeri Kallio (claviers).

Alors que "Drowned Maid" nous ramène des années en arrière (ça date de Tales From The Thousand Lakes, quand même), "Hopeless Days" (tiré de Circle) et "Silver Bride" (du génial Skyforger) incarnent cet AMORPHIS puissant et accrocheur que l'on chérit depuis quelques années maintenant. Et quand leur set s'achève par la magnifique "House Of Sleep", on se dit qu'à peine 30 minutes de show, ça fait court. AMORPHIS reviendra en France en 2016 alors on attend ça avec impatience.

Place ensuite à ARCH ENEMY : drôle d'idée de les placer entre AMORPHIS et NIGHTWISH, le style des Michael Amott & Co dénotant quelque peu en comparaison de leurs collègues finlandais. Mais ARCH ENEMY possède une arme ultime : elle se nomme Alissa White-Guz. La canadienne aux cheveux bleus, vêtue d'une combinaison digne des meilleurs ennemis des Power Rangers, est une attraction à elle toute seule, au point de laisser bouche bée une bonne partie du public. Oubliée, la retraitée Angela Gossow... Alissa éructe, harangue la foule, crache son Death Metal en sautillant partout, s'adresse au public dans un français quasi-parfait, et éclipse tous ses collègues, que ce soit le gigantesque Sharlee D'Angelo (basse), le batteur Daniel Erlandsson, et même cette paire d'incroyables guitaristes que sont Amott et Jeff Loomis (ex-NEVERMORE).

ARCH ENEMY, pendant presque 1 heure, envoie un Death Metal aux riffs ravageurs, énergique et parfois même fédérateur, malheureusement desservi par un son trop criard qui finit par abrutir tout le monde. Les titres de War Eternal ("War Eternal", "Stolen Life", "You Will Know My Name", "As The Pages Burn et "Avalanche") passent l'épreuve de la scène sans problème, et si "Ravenous" (de l'album Wages Of Sin) nous fait faire un petit bond dans le passé, force est de constater qu'ARCH ENEMY a décidé de bouder le monumental Anthems Of Rebellion au profit d'un Khaos Legion plus récent ("Yesterday Is Dead And Gone", "Under Blag Flags We March", "No Gods No Masters"). Dommage... Et puis honnêtement, on aurait préféré s'envoyer 1 heure d'AMORPHIS plutôt que de se retrouver abasourdis par un combo à l'univers bien trop éloigné des stars du soir.

Encore quelques minutes à patienter avant que NIGHTWISH ne fasse son entrée. Et lorsque la bande de Tuomas Holopainen débarque sur les planches, on comprend rapidement que l'on va assister à un show mémorable. Bien en place, grandement soutenu par des "samples" indispensables pour rester fidèle à son Metal symphonique, NIGHTWISH débute par un "Shudder Before The Beautiful" naturel (c'est le titre d'ouverture d'Endless Forms Most Beautiful) et un menaçant "Yours Is An Empty Hope". Le batteur Kai Hahto (venu de WINTERSUN) possède une technique et une lourde frappe qui n'ont rien à envier à celles de Jukka Nevalainen (mis au repos forcé depuis quelques mois), et Marco Hietala (basse et chants) est en grande forme, éclipsant presque Floor Jansen quand il s'empare du micro...

La grande hollandaise a un peu de mal à rentrer dans son concert, trop discrète au départ, évoluant même à la limite de la justesse technique. Impressionnée, Floor ? Il lui en faudrait plus que ça... Une fois échauffée, elle nous en met plein la vue et permet même à NIGHTWISH de revisiter le répertoire de l'époque Tarja Turunen : "Ever Dream" (de Century Child) et surtout l'opératique "Wishmaster" tournent définitivement la page Anette Olzon.

Lorsque Troy Donockley (flûtes et cornemuses irlandaises, guitares) rejoint ses collègues, NIGHTWISH nous offre un "While Your Lips Are Still Red" qu'on n'espérait plus. Ce ne sera pas la seule surprise, d'ailleurs. Emouvante à souhait, cette ballade essentiellement chantée par Marco figurait initialement sur la bande originale du film "Lieksa". Sans sombrer dans le mélo-dramatique, le public vit là l'un des moments les plus forts du concert. Puis NIGHTWISH nous fait voyager en terres celtiques avec "Elan" et "Weak Fantasy" (qui se termine carrément en musique folklorique). Un "I Want My Tears Back" n'aurait pas été de trop, mais NIGHTWISH en garde sous le coude pour la suite...

En effet, se succèdent à la fois titres incontournables et chansons trop longtemps mises au placard, le tout magnifié par des effets pyrotechniques rajoutant à la grandiloquence de la chose : "Seven Days To The Wolves" (l'album Dark Passion Play reste grandement sous-estimé), "Alpenglow" (le guitariste Emppu Vuorinen, toujours trop discret, se lâche enfin), "Storytime" (LE tube d'Imaginaerum que Floor s'approprie avec une classe déconcertante) et "Nemo" (où Donockley joue sur une guitare aux effets orchestraux bien surprenants) contentent tout le monde, Tuomas Holopainen (claviers) inclus. Car si le leader et compositeur du groupe semble s'éclater tout seul dans son coin, il prend visiblement un pied du tonnerre, revigoré par une chanteuse qui sait TOUT chanter et porté par un groupe qui s'apparente aujourd'hui à un vrai orchestre. Le fantasme intégral pour lui, en fait.

Jouissive aussi, la parenthèse consacrée à Oceanborn : la speedée "Stargazers", dont le thème n'est pas sans rappeler celui composé par Trevor Jones pour le film "Le Dernier Des Mohicans", tape dans le mille. Et surtout, surtout, que dire de l'autre ballade "Sleeping Sun", véritable pièce mélancolique où Floor Jansen excelle ? La belle met tout le monde d'accord sur l'épique "Ghost Love Score" et ses 10 minutes d'anthologie, ses capacités vocales charmant les autres membres du groupe une fois encore ! Comme sur le DVD Showtime, Storytime, Tuomas, Emppu et Marco se lancent des regards complices comme pour dire "pas de doute, on a fait le bon choix".

Pour finir en beauté, l'enjouée "Last Ride Of The Day" fait office de léger interlude avant que NIGHTWISH se lance dans la longue et grandiose "The Greatest Show On Earth". Autant sur l'album Endless Forms Most Beautiful, ce titre paraissait un ton en dessous de tout ce que Tuomas avait déjà écrit dans un registre homérique. Autant sur scène, c'est la grosse baffe : explosions, rythmiques dignes d'un Dave Mustaine énervé, envolées lyriques, changements de rythmes, moment de bravoure et de communion avec le public, "The Greatest Show On Earth" c'est juste le condensé idéal de tout ce que représente NIGHTWISH en 2015. Après ça, pas besoin de rappel. NIGHTWISH le sait, le sextet vient de frapper un grand coup.


Ajouté :  Lundi 30 Novembre 2015
Live Reporteur :  NicoTheSpur
Score :
Lien en relation:  Nightwish France website
Hits: 10506
  
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