Pour un effet garanti, merci de lire cette chronique avec un fuckin’ accent américain exagéré.
Kentucky profond. Année 2008. 14h37.

« Hey cowboy ! Termines ton cheese-cake, enfiles ton Stetson et sautes dans tes santiags y’a l’vieux Billy qui a b’soin qu’on lui ramone sa bonne femme. Ah merde ! J’ai dis « ramone » ? J’voulais dire, « ramène » mais t’en doutais pas une seule seconde, hein motherfucker ? Cette grosse conne s’est encore fait la malle avec ce connard de Paxton.
Hey Johnny, tu sais que j’t’aime beaucoup mais c’est quoi cette grosse bullshit que tu passes dans ton motel ? On dirait un mélange de sexe, drogue et Bill Monroe !
- Oh oh oh, t’es un devin, shérif. C’est le dernier disque de ces quatre enflures qu’habitent Owensboro. Ils ont appelé ça Sex, Drugs & Bill Monroe.
- Really ? C’est vachement bien ! Mets-moi un cheese et un coke, j’veux entendre ça de plus près.
- Mais shérif, la femme du vieux Billy… ?
- Ferme là mon poussin, t’es mignon mais là tu me les brises. Elle se fera comme toujours enfourner dans un coin par ce connard de Paxton puis rentrera l’air de rien avec le cul tout dilaté. Le vieux Billy poussera sa gueulante de derrière les fagots, se ramassera deux tatanes de ce connard de Paxton et avec trois dents en moins, sera incapable de se plaindre chez le shérif qui n’en aura rien à foutre. Normal, c’est moi le shérif !
Alors mon vieux Johnny, tu m’dis là que c’est la dernière jouissance de NINE POUND HAMMER que tu me fais écouter ?
- Ouaip ! Le full-lenght était encore chaud quand je l’ai reçu. Tiens, voilà ton cheese et ton rail de coke.
- Putain, mais ça sonne pas mal du tout ! Si cette ordure de Bill Monroe voyait qu’on utilise son nom sur un disque de Country Rock, il serait capable de tromper sa mandoline avec une ESP de Dallas. Heureusement qu’il est mort ! T’en penses quoi gamin ?
- Euh… moi j’préfère Rihanna !
- Va te faire ! T’y connais rien à la musique, motherfucker ! Ça c’est de la musique burnée, pas comme cette sauteuse de Ragnagna…
- C’est Rihanna d’abord shérif !
- M’en fout ! Eh, dis moi Johnny, t’as capté comment ils font honneur au Kentucky ces p’tits gars ? Ça me fout les larmes aux yeux moi. Voilà des gars qui sont fiers de leur pays. Merde Johnny ? C’est quoi ce titre de cowboy ?
- Hum… « Too Sorry » qu’ça s’appelle…
- Le dernier qui m’avait retourné les boyaux comme ça, c’était le bon vieux Elvis. Va falloir que tu m’le files celui-là, au nom de la loi !
- Quand tu m’auras filé les trente dollars que j’tavais prêté pour te payer la Sally du Crazybull-Club.
- Tu sais que j’aime la Country mon vieux, tu peux pas m’faire ça. Quinze ans que j’attends celui qui me fera oublier CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL ! J’me souviens comme si c’était hier quand je chialais sur « Have You Ever Seen The Rain ». Putain Johnny ! Ces rythmes, cette ambiance, ça me donne envie de danser !
- Ouais mais là il est bientôt minuit, j’ai passé l’après-midi à écouter tes conneries et j’aimerais bien rentrer. En plus, le gamin s’est endormi sur le comptoir, il bave et y’a l’vieux Billy qui arrive et j’crois pas qu’il veuille commander qu’un steak…
- Ah ! M’sieur Billy, j’ai appris pour vot’ bonne femme mais bougez pas, j’men occupe ! Hey, mais vous saignez ! Vous aurez t’on frappé ? »