THIS ENDING (se) - Dead Harvest (2009)
Label : Metal Blade Records / Season Of Mist
Sortie du Scud : 2 février 2009
Pays : Suède
Genre : Fake / Death Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 45 Mins
Définitivement conquis par un premier album (Inside The Machine) qui avait marqué non pas la naissance de THIS ENDING mais plutôt la résurrection d’A CANOROUS QUINTET, une vieille formation de Death mélodique old-school suédoise sournoisement écartée en plein règne par des groupes peu scrupuleux (IN FLAMES, DARK TRANQUILITY, HYPOCRISY…), je n’attendais pas moins de ce Dead Harvest qu’un mythe qui rétablirait la vérité sur l’immense potentiel entrevu chez les suédois il y’a déjà plus de dix ans de cela. En vérité, je vais devoir revoir mes intentions à la baisse puisque cette deuxième sortie des stockholmois est un rien décevante par rapport aux espoirs placés en elle.
Ces trois années de sevrage ont visiblement été vaines. La production signée chez le prestigieux Metal Blade n’apporte rien de bien nouveau. Les idées d’Inside The Machine sont reprises, peaufinées, retravaillées, exploitées, creusées mais rarement améliorées. Il y’avait pourtant beaucoup de petites choses à reprendre comme ce paradoxe de faire un disque de Death mélodique avec des solos qui se contaient sur les doigts d’une main. Ici, ils se content sur les doigts de deux mains. Pourtant, oh grand pourtant, jamais Dead Harvest ne fait un pas de travers. Pas une composition ne pourra être qualifiée d’irréfléchie ou de même de nulle (pour ceux qui peinent à argumenter). C’est peut-être ce manque d’ambition mêlé à une flemmardise à peine dissimulée qui gêne. Pendant que certains se saignent aux quatre veines pour innover, nos amis du grand Nord s’essayent au recyclage. On remarquera quand même que la majeure partie des chansons s’articule autour d’un axe couplet-solo-refrain pas détestable et mes aïeux, bien imaginé. Pas novateur pour un kopek, THIS ENDING compense avec des mélodies imparables et surtout, attrapes-couillon. Moi aussi, comme un couillon, j’ai fondu devant la supposée pureté du titre éponyme dont le motif aérien m’est resté scotché aux tympans de longues minutes ou le tempo sec comme une biscotte lyophilisée de « Tools Of Demise ». Sur le coup, on serait presque tentés de trouver la recette finalement pas si mauvaise. Errare humanum est. Dead Harvest est cent fois plus vicieux qu’il n’y parait. Si ça ne se ressent pas forcément au premier abord, à tête reposée, c’est une autre paire de manche : comment peut-on faire quelque chose d’aussi pédant, consensuel et taillé dans la mode sans avoir en ligne de mire les ronds de cuir précieux à Francis Lalanne ? Le voilà le problème : les suédois ont été programmés. Pire, ce disque à été programmé. Programmé pour plaire et effectivement, aucune profusion d’un quelconque sentiment, d’une quelconque sincérité n’est décelable. Leurs corps pourraient être en granit et leurs instruments en bois mort qu’on sentirait plus de conviction. Il y’a quelque chose qui sonne faux. Toute cette création sonne faux. « Parasites », « Machinery », « Army Of The Dying Sun » sont de vastes blagues parmi d’autres qui vont faire fureur demain dans les cours de récrés. Cette galette est comme une tête brulée aux effets inversés. Ses premières notes sont sucrées et douces avant de laisser place à une détestable amertume.
En dépit d’un sens de la composition que certains envient sans doute aucun, en dépit des monts et merveilles entrevus il y’a trois ans, la formation me déçoit profondément. La beauté demande un minimum de spontanéité, de franchise et de loyauté. Pour la première fois, je trouve THIS ENDING affreusement laid.
Ajouté : Samedi 21 Février 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: This Ending Website Hits: 14493
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