BURST (se) - Lazerus Bird (2008)
Label : Relapse Records / Pias
Sortie du Scud : 22 septembre 2008
Pays : Suède
Genre : Post Hardcore transcendé
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 59 Mins
Relapse a toujours eu le don de dénicher des groupes hors normes…
Ah non merde, ça je l’ai déjà dit…
Mais c’est tellement vrai, et ce précepte se vérifie une nouvelle fois, avec la sortie du cinquième album de BURST, faisant suite à l’excellent Origo, de 2005.
Lorsque l’on écoute un CD parfois, la première impression n’est pas toujours la bonne, et c’est donc le travail du critique de multiplier les écoutes pour ne pas se laisser emporter par un enthousiasme malvenu, ou une acrimonie qui n’a pas lieu d’être.
Car après tout, dans la plupart des cas, un album est fait pour être apprécié dans son intégralité, et cela n’est possible qu’en s’immergeant totalement dans la musique. Ce que j’ai fait pour Lazarus Bird.
Grand bien m’en a pris.
Il est vrai que « I Hold Vertigo », le morceau d’ouverture est bien trompeur, car il est le plus conventionnel du lot. On pense immédiatement à CHANNEL ZERO pour les premières minutes, et puis la routine hurlante reprend ses droits. Rien de bien transcendant, juste une banalité d’usage, qui renvoie à cinquante productions précédentes.
Et puis le chemin se fait, et à partir de « I Exterminate The I », les sonorités changent, les influences divergent, et on se prend à croire qu’on est en train d’écouter un album de Post-Hardcore enregistré dans les années 70.
Ridicule< ? Pas tant que ça.
Ecoutez donc par exemple le monstrueux « Momentum », et si les premières minutes ne vous font pas penser à PINK FLOYD, ou encore dans une moindre mesure ELP, c’est que je n’ai vraiment rien compris…Une superbe mélodie très sobre, qui vous caresse doucement, pour mieux laisser la deuxième partie du morceau vous écraser. On appelle ça le syndrome NEUROSIS je crois.
« Cripple God », et l’affaire prend des allures de mantra, un peu KYUSS irrité, un peu OPETH rassasié, mais surtout une puissance incroyable qui décuple l’attrait d’une mélodie à peine cachée. Et toujours ces arpèges étranges en contrepoint, qui sonnent comme le chant de sirènes qu’on ne verra jamais.
Les trois derniers morceaux sonnent comme autant d’hymnes au savoir faire des Suédois, avec un fabuleux « Nineteehundred », qui commence dans une furia Thrash, pour finir par s’écraser sur d’étranges arrangements de trompette, et les vingt minutes restantes ne font que confirmer…
« (We Watched) The Silver Rain » fait une fois penser de plus à un OPETH qui aurait rajouté de la hargne à sa mélancolie, et l’agression de plus de neuf minutes sur un mid tempo bien souvent brisé par des breaks improbables (écoutez celui qui intervient à 6 minutes 25, c’est du délire !) ne lasse jamais, et fait tomber les derniers bastions de résistance. Rien que l’inventivité du solo central suffirait à un groupe moyen pour remplir un album entier !
Et alors qu’on croit la bataille finie, le quasi anachronique « City Cloaked » et son atmosphère doucereuse intervient pour relancer les troupes. Toujours à la croisée des chemins, BURST se joue des conventions, et explose les barrières de styles, quel qu’ils soient…Et alors que les harmonies ne représentent chez nombre de leurs confrères qu’une vulgaire caution commerciale, BURST les exploite jusqu’à la lie, et on tombe à genoux devant tant de grâce, à l’occasion des quatre dernières minutes du morceau.
J’avoue, s’il n’y avait eu le convenu « I Hold Vertigo », j’aurais mis la note maximale. Mais le reste de Lazarus Bird est à ce point parfait que je regrette presque.
Mais écoutez plutôt et dites moi.
Car je n’avais pas éprouvé ça depuis l’insurpassable Enemy Of The Sun de NEUROSIS.
Au moins.
Ajouté : Samedi 14 Février 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Burst Website Hits: 17037
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