CANNIBAL CORPSE (usa) - Evisceration Plague (2009)
Label : Metal Blade Records / Season Of Mist
Sortie du Scud : 2 février 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 39 Mins
L’Apocalypse selon CANNIBAL CORPSE, chapitre un ; verset un.
- Et CANNIBAL CORPSE accoucha de ses onze plaies. L’homme et la femme furent chassés du jardin des haines. A jamais. Pour avoir cédé à la tentation. La tentation de devenir l’espace d’un instant, omniscient. Mais dans le monde du Brutal Death, seul CANNIBAL CORPSE est omniscient. Nombreux sont ceux qui ont essayés de l’égaler. Leurs dépouilles jonchent la voie tracée par les Dieux du Deathgore. Aujourd’hui, ils sont les seuls à pouvoir juger. Une chose est sûre, personne n’est resté insensible à la lecture de leur Genèse. La création, les premiers jours, la vie, l’enfer et la désolation tant d’éléments qui sont des rouages essentiels dans l’exploit accompli par ceux qui étaient partis de rien, 21 ans plus tôt. Deux décennies plus tard, après avoir survécu à un douloureux pneumothorax, une époque où les quintes de toux décollaient dans un bain d’hémoglobine les muqueuses de la gorge, ils ont encore suffisamment de puissance vocale pour rendre jugement. Evisceration Plague est leur onzième.
Extasiez-vous mes frères ! Bénissez les procréateurs des gorets ! Consacrez-leur une prière ! Organisez un pèlerinage ! Saint-CANNIBAL CORPSE veille sur vous ! Toujours plus intense, toujours plus fort et toujours plus surprenant. Cette onzième sortie, fidèle à Metal Blade depuis la nuit des temps va sceller le socle sur lequel repose leur cathèdre. Leur patte est reconnaissable entre mille. Aucune comparaison n’est effectuable, toutes obsolètes et désuètes. Le visuel est hypnotique. Autant Kill faisait trop dans la sobriété, autant Evisceration Plague est l’équilibre parfait entre l’horreur et la suggestivité. Comme une rencontre entre Romero et Carpenter. L’un sera l’auteur des morts-vivants énucléés et chair à vif. L’autre donnera des frissons à vos neurones, poussant l’angoisse, la terreur et le suspens à leur paroxysme. CANNIBAL CORPSE signera la bande-originale et le film sera classé premier du box-office. A l’image, je l’espère du fond du cœur, de cette œuvre. Elle le mérite bien. C’est désormais un Brutal Death intelligent (et non plus bête et méchant) que propose les américains. Il suffit d’écouter « Priests Of Sodom » pour s’en convaincre. Riff déstructurant, growls vikings de Lord Corpsegrinder et un Paul Mazurkiewicz totalement méconnaissable. Le seul à effectuer des prestations trop homogènes de bout en bout se libère totalement. Il semble redécouvrir qu’il n’y a pas que la grosse caisse, les toms et les cymbales sur une batterie moderne. Nos gratteux sont aussi très en forme. Aucun répit n’est accordé, ça barde de la maternité à la morgue. Bouchers ils sont, bouchers ils resteront. On appréciera autant la brutalité de « Evidence In The Furnace » (qui est à l’évidence (justement…) la composition la plus bestiale du full-lenght) que la très marquée « To Decompose ». Par contre, il n’y a pas une plage qui me servira d’exemple pour l’éventuelle facette « plus posée » de l’opus. CANNIBAL CORPSE s’y est essayé, ma foi sans réelle conviction. Aujourd’hui, ils n’ont ni l’envie ni le temps pour ce genre de froufrous. D’ailleurs, le temps est une illusion. Ils en sont la preuve. Les néophytes prendrons Evisceration Plague de haut, en arguant son côté trop répétitif de façade et le taxerons, pour les plus généreux, de la mention « assez bien ». Pour les plus initiés, c’est le summum, le nirvana qui sera atteint devant l’infinie complexité et la laideur perverse d’un « A Cauldron Of Hate » ou d’un « Shatter Their Bones ». Ne vous y trompez pas, ce brulot est bien plus toxique qu’il n’y parait. Il vous détruira.
Pour tout ce qu’ils ont créé, pour le temple qu’ils ont construit, pour les jeunes qui ont sombrés dans la violence par leur faute, pour les familles qui s’en sont retrouvées désespérées, pour leur exceptionnelle longévité et leur inspiration hors-du-commun, pour tous ceux qui ont péri sous leur joug, pour les morts qui sont au final bien vivants, Evisceration Plague est la consécration. Ce disque est à l’image de CANNIBAL CORPSE : mythique. Ainsi soit-il.
Discographie Complète de CANNIBAL CORPSE : Eaten Back To Life (Album - 1990), Butchered At Birth (Album - 1991), Tomb Of The Mutilated (Album - 1992), The Bleeding (Album - 1994), Vile (Album - 1996), Gallery Of Suicide (Album - 1998), Bloodthirst (Album - 1999), Gore Obsessed (Album - 2002), The Wretched Spawn (Album - 2004), Kill (Album - 2006), Evisceration Plague (Album - 2009), Torture (Album - 2012)
Ajouté : Lundi 02 Février 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Cannibal Corpse Website Hits: 17313
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