BULLCHARGE (FRA) - A Near Extinction Level (2008)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : août 2008
Pays : France
Genre : Brutal Hardcore
Type : Démo
Playtime : 7 Titres - 18 Mins
Sans faire d’humour grinçant, il est vrai que le nom de BULLCHARGE résonne un peu comme une charge de taureau dans les rues pavées de Pampelune. On ne sait pas trop qui va être fauché par le bestiau, piétiné dans sa course et transpercé par ses pointes. Dans ce cas précis, l’adage populaire "prendre le taureau par les cornes" ne fait pas office de conseil précieux. Mais comme actuellement, le décor sibérien n’a rien de navarrais, qu’on est encore loin de s’enfiler des piperades et que l’ambiance corrida relève à peine de l’écho entre deux rafales de bise, on peut tout à fait utiliser la technique de l’empoignade musclée avec BULLCHARGE, le groupe. Eux qui fêtent en ce mois de janvier leur deuxième année d’existence ont depuis peu passé la vitesse supérieure, livrant en août 2008 un premier essai autoproduit répondant au nom de A Near Extinction Level.
De prime abord, nous avons affaire à une pochette pas très originale mais fort soignée. On sent dès le début que BULLCHARGE à mis un point d’honneur à peaufiner les derniers réglages visuels, signant par la même occasion un artwork de qualité. Impossible de passer à côté de l’idée que le palet n’est que l’exact reflet de ce travail minutieux. Si seulement… Hélas, on est plus éloigné du vrai que du faux. Ambiance crématoire et atmosphère glauque à défaut d’être oppressante nous initient à ce que va être cette démo. Les parisiens se cataloguent d’eux-mêmes dans le registre d’un HxC brutal et sans concessions. Seulement aujourd’hui, faire du Hardcore est devenu presque une hygiène de vie voire une religion pour un grand nombre de formations. Difficile dans ces conditions de produire quelque chose qui, inévitablement, se fera tamponner la mention « déjà vu » sur le front. Avec BULLCHARGE, l’illusion ne va pas au-delà d’« Alone In Hell » et d’« Imprisonned ». En effet, si ces deux premières pistes sont agréables avec des rythmes bien distincts et une énergie positive, elles ont également un bien gros défaut. Celui de provoquer la conclusion : « aurait-on déjà fait le tour du personnage ? ». Certes, les franciliens ne se résument pas en deux compositions, mais leur bagage technique n’est pas suffisamment imposant pour… s’imposer. La maîtrise y est, les guitares et la basse ne s’envolent pas dans les cieux. Là est peut-être le problème, celui de suivre une partition trop terre-à-terre. De la témérité, que diable ! Outre ce manque d’initiatives au niveau des cordes, la batterie est à mon goût un peu trop mise en avant. Vous en aurez vite marre d’entendre le résonnement constant et trop électrique des cymbales. Et là encore, s’il est clair que le boulot effectué par Philippe sur ses fûts est bien carré, il en devient en même temps extrêmement scolaire. Seuls les vocaux d’Arthur me laissent sur un sentiment d’ambigüité non-dissimulé. Le chant proposé est sensiblement moins conventionnel et bestial qu’a l’accoutumée, d’où une sensation de communication réelle avec l’auditorat. En filigrane, il manque néanmoins cruellement de constance, de profondeur et de professionnalisme. De là à parler d’amateurisme…
Peut-mieux faire. Telle serais la mention que j’infligerais à BULLCHARGE pour cette première tentative si j’étais un vieux professeur, ratatiné derrière sa pile de copies et lassé de tous les ans jouer au correcteur à l’Académie du Metal. Ce qui est tout de même sympathique, c’est que je ne le suis pas et que ça ne m’empêche pas de conseiller aux parisiens de revoir leur copie et de faire davantage dans le fond que dans la forme. Une mention bien n’est pas bien loin.
Ajouté : Lundi 26 Janvier 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bullcharge Website Hits: 11241
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