GRAVE DIGGER (de) - Ballads Of A Hangman (2009)
Label : Napalm Records / Season of Mist
Sortie du Scud : 12 janvier 2009
Pays : Allemagne
Genre : Heavy / Power Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 46 Mins
Increvable GRAVE DIGGER ! S’il est bien un groupe qui a marqué à jamais de son empreinte le Metal, c’est bien ce quintette allemand. Il faut remonter jusqu’en 1982 pour leur trouver un premier signe de vie. A l’époque, Chris Boltendahl gueulait déjà de sa voix éraillée sur des démos et tapes. Vingt-sept ans plus tard, ils retournent pour la treizième fois en studio avec en tête, la seule obsession de prouver que GRAVE DIGGER est immortel. C’est vrai qu’on commençait doucement à s’inquiéter en voyant l’âge d’or du combo s’éloigner inexorablement en suivant la ligne directrice du temps. On commençait même à se demander si le fossoyeur n’avait pas creusé sa propre tombe avec un Liberty Or Death calamiteux de monotonie. Sûr qu’en trente ans de carrière, on perd un peu le fil de ses idées. Et pourtant, les teutons n’en ont jamais paru en réel manque. Preuve en est avec Ballads Of A Hangman, qui pourrait tout à fait être un album dispensable, les allemands n’ayant plus vraiment de compte à rendre. Alors, la magie est-elle de retour ?
Quoiqu’il en soit, cette pochette est un bijou ! Pas encore dans les bacs qu’elle fait déjà partie de mes favorites pour cette année 2009 qui toque à la porte. Si ce n’est pas un critère d’achat qu’avoir le plaisir de sentir un disque signé GRAVE DIGGER et pourvu d’une cover si soignée entre ses mains, ça y ressemble de près. Ballads Of A Hangman est introduit avec « The Gallows Pool » qui reprend paisiblement le thème principal de la piste éponyme. D’ailleurs, ce thème et l’imagerie qui s’y rapporte (ambiance moyenâgeuse, problèmes de pendaisons…) ferait presque passer cette composition pour un credo de corsaire aguerri. Niveau musical, elle nous plonge totalement dans ce que va être ce scud… un tribute au Heavy comme sait le faire nos allemands, avec davantage de tonicité et d’inspiration que tout ce qui a été entrevu récemment. On sent bien que trois décennies se sont écoulées, mais Boltendahl semble s’efforcer à tenir les notes « comme au bon vieux temps ». Et la mayonnaise de prendre… il n’y a pas grand-chose à dire sur la performance du bon Chris si ce n’est qu’il a repris du poil de la bête même s’il parait s’essouffler épisodiquement (« Funeral For A Fallen Angel », « Into The War »). Comme ses petits copains, il n’est plus tout jeune mais il tient encore la forme. On a aussi beaucoup reproché à GRAVE DIGGER son manque d’originalité… et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. Mais force est de constater que la horde excelle dans son style de prédilection comme aucune autre et qu’une incartade sur d’autres sentiers ne serait synonyme que de démission. Maîtrise, maîtrise et encore maîtrise… les germaniques n’ont d’autre mot en bouche. Jusqu'à frôler la perfection sur « Grave Of The Addicted » ou « Lonely The Innocence Dies » à la beauté perverse. La fin du brûlot est un tantinet plus rébarbatif voire gnangnan. On savait que les mecs n’ont jamais été des philosophes. A peine des poètes ratés qui voient des licornes d’argent boire le sang de pégases noires dans la forêt aux-milles-lutins. Trois fois rien mais sur ce constat, j’arrive à comprendre que certains de leurs admirateurs puissent être déçus. La ballade du pendu s’achève avec « Pray ». Mais comment résister au groove rythmique de cette piste et à ces guitares protectrices et sereines ?
GRAVE DIGGER est en vie. Ou plutôt, GRAVE DIGGER n’est pas encore mort. Ce disque n’est pas un testament mais une nouvelle page dans l’histoire si singulière des allemands. Le fossoyeur attendra bien quelques années encore, avant de les enterrer.
Ajouté : Mardi 20 Janvier 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Grave Digger Website Hits: 10679
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