BERURIER NOIR chantait en leur temps J’aime Pas La Soupe. Personnellement, j’aime bien, mais dans mon assiette avec des croutons, pas dans mes oreilles. Or c’est cette impression que m’a donné le dernier album en date de FUNERAL FOR A FRIEND, Memory And Humanity. C’est sûr, cela plaira certainement aux jeunes qui découvrent qu’un pot de gel pour les cheveux par jour ça fait cher, mais que ce n’est pas encore très grave vu que ce sont les parents qui payent. Ça plaira peut-être aussi à ceux qui vont devenir de vrais rebelles avec fringues troués mais trop sales quand même, au moins jusqu’au prochain album de BRITINEY SPEARS. Pour ceux, par contre, qui ne sont pas forcément fan des diffusions radiophoniques parce qu’ils n’y trouvent pas leur compte… circulez, y a rien à voir. En fait, ce qui m’a le plus dérangé dans cet album, ce ne sont pas les riffs calibrés pour plaire au plus grand monde, qui voudraient s’énerver un peu mais qui n’osent pas de peur de laisser sur la route la majorité de leur auditoire, c’est plutôt que tout est lisse, sans saveur, tellement pré-formaté. A croire que l’on ne peut pas faire de la musique populaire sans tomber dans le convenu et le fade. Pourtant, il y a bien deux ou trois petites choses sympathiques dans cet album, comme l’intro légèrement Néo de « Rules And Games » ou encore la volonté de dire « chier » plutôt que « flûte » sur « Constant Illuminations ». Par contre, les trucs gnan gnan comme « Waterfront Dance Club » ou encore le pseudo Punk gentillet de « Beneath The Burning Tree », c’est vraiment insupportable. Et puis il y a cette voix qui reste trop proprette pour attirer l’auditeur. Même sur les rares passages plus écorchés, il n’y a pas d’aspérités auxquelles se raccrocher. Quitte à faire de la musique grand public, même distordue, autant se fendre un peu pour le faire correctement. Au moins, on n’a pas l’impression de venir pour rien.