Toi, fan de SLAYER depuis Show No Mercy, fan déçu du tournant trop hardcore pris par la bande à Kerry King, fan qui attend un grand album de Thrash depuis Divine Intervention, tente ta chance avec ce nouvel album de DARKANE pour te consoler.
Nos cinq Suédois d'Helsingborg proposent aujourd'hui leur cinquième album, Demonic Art, le premier datant quand même de 1999 (Rusted Angel).
Personnellement j'avais fait connaissance avec ce groupe sur un Tribute to IRON MAIDEN, où ils s'étaient fendus d'une reprise osée et convaincante de "Powerslave". Mais ici de MAIDEN il n'est nullement question ... (j'aime bien parler ou écrire comme Yoda des fois, ça fait très classe)
Demonic Art vous plonge dans le Thrash le plus agressif, le plus speedé, aux rythmiques aussi rapides qu'acérées, et surtout aux forts relents de SLAYER (voire THE HAUNTED mais c'est un peu pareil, non ?).
Ce phénomène, qui n'est pas nouveau mais qui s'accentue fortement sur ces 12 nouveaux titres, trouve son explication dans l'intronisation du nouveau chanteur Jens Broman, en remplacement d'Andras Sydow.
Le bonhomme chante exactement comme Tom Araya, qu'il débite des phrases longues comme le sexe de Rocco à la vitesse de la lumière, ou prenne les intonations les plus malsaines. Comme, par exemple, sur "Absolution" dont les parties les plus "chantées" m'ont clairement fait penser au "Dead Skin Mask" de qui tu sais, toi fan de SLAYER.
Par instants DARKANE donne dans le Thrash aux rythmiques plus matraquées, là où l'alliance des guitares (Christofer Malmstrom/Klas Ideberg) et de la batterie (Peter Wildoer) prend des airs de PANTERA ("Demigod") et même FEAR FACTORY à ses heures les plus extrêmes ("The Killing Of I"). Cette assise rythmique s'impose comme une marque de fabrique chez DARKANE.
Sur "Execution 44", une intro carrément progressive et bluesy va te prendre complètement à contre-pied, toi, fan de SLAYER ... avant que le Thrash ne reprenne subitement ses droits et, renforcé par quelques vocaux Death bienvenus, massacre tout sur son passage.
Malheureusement cette hétérogénéité de styles ne cache pas une certaine redondance dans les couplets, surtout que Broman version Araya ne change pas beaucoup de registre ... Du coup, si DARKANE ne s'efforçait pas de rendre chaque refrain plutôt mélodique ("Impetious Constant Chaos", "Soul Survivor") ou n'agrémentait pas le tout de twin guitars et soli exquis, tu resterais un peu sur ta faim, toi, fan de SLAYER, et tu te retrouverais avec la même problématique que sur les titres actuels de Kerry King ...
Alors est ce que Demonic Art va te suffire, toi, fan de SLAYER, ou alors ... vas-tu préférer le dernier THE HAUNTED ?!!!!