LORD BELIAL (se) - The Black Curse (2008)
Label : Regain Records / Underclass
Sortie du Scud : 24 août 2008
Pays : Suède
Genre : Black Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 52 Mins
Une nouvelle incantation des frères Backelin est toujours un évènement attendu de pied ferme du côté de la haute-confrérie du « Black Metal Crew ». Ils retrouvent un peu en ces frangins trois papas qui ont jadis, un peu plus encore obscurci de leur ombre un mouvement décrié pour ses agissements malsains. Difficile de faire plus explicite qu’un Into The Frozen Chaos (1994) ou qu’un Kiss The Goat (1995) en son temps. Plus d’une décennie après, les mœurs ont évoluées, LORD BELIAL avec. Se penchant désormais vers un Black Metal plus calculé, voir millimétré, où un espace conséquent est réservé à des mélodies cristallines et pures, les suédois se sont, il faut bien l’avouer, orientés en fonction des tendances et inspirations nouvelles qui font fureur auprès d’un public moins initié. Délaissant par la même occasion ses origines et sa réputation sulfureuse, à l’image d’un groupe qui, comme le bon vin, s’affine et s’aguerri avec les années.
Cette semaine, le Beaujolais nouveau est arrivé ! Il succède, trois mois après, à un autre bon cru, issu d’un domaine bien différent. The Black Curse, huitième enfantement des nordiques sorti fin août sur Regain Records marque, et ce malgré le peu de tapage médiatique autour de lui, encore un peu plus la belle longévité de LORD BELIAL. Il était écrit quelque part, sûrement dans un grand grimoire précieusement gardé par le Malin lui-même, que ce combo allait avant sa mort, faire quelque chose de somptueux. Marquer de son sceau les esprits chétifs. La descension peut commencer. Le grand Pazuzu lui-même nous pousse dans l’abysse, avec un titre en sa gloire, « Pazuzu – Lord Of Fevers And Plague ». Il doit en être ravi, après avoir été sacré chez les Sumériens roi des démons du vent, le voilà couronné roi des fièvres et de la peste par la famille Backelin. Plus sérieusement, cette plage m’apparaît comme relativement poussive et comme un retour à un Black Metal barbare, sans trop de musicalité. A ce moment précis, impossible d’échapper à l’interrogation ; « et si LORD BELIAL se payait le luxe d’un préquelle ? » A l’inverse, « Trumpets Of Doom » lève le voile. Intro à la basse, guitares furieuses avant une magnifique couche de piano, qui offre un caractère à la mi-chemin entre l’inspiration d’un CRADLE OF FILTH et l’art de pianoter made in DIMMU BORGIR, mais le caractère LORD BELIAL toujours à l’affût. Accélération, décélération, tout se succède dans un ordre imperturbable où les nordiques ne sont pas loin d’exceller, sans jamais tomber dans l’imitation. Le sentiment de vivre une expérience nouvelle, bien que n’étant pas totalement inédite se fait sentir. Mais le quartet parvient aussi à faire valoir son talent au moment de varier son jeu via un usage sans faute de la lead (« Trumpets Of Doom », « Primordial Incantation », « Inexorable Retribution », « Unorthodox Catharsis ») ou l’utilisation soignée de quelques chœurs masculins, histoire de donner une dimension solennelle à ses propositions (« Antichrist Reborn », « Ascension Of Lilith »). Le seul reproche que j’aurais à faire serait éventuellement le choix de proposer des tracks comme « Ascension Of Lilith » justement, trop compacte et longue à supporter en dépit d’une fin au tempo brisé ou « Unorthodox Catharsis » qui ne sert qu’a mettre en exergue les doigts de fée de Dark et Vassago dans des solos dignes de virtuoses, ma foi dispensables. J’étais bien parti pour mettre une note démente, mais la fin du disque (plus précisément, les quatre dernières compositions soit 40% du contenu) m’a un peu refroidi.
C’est finalement un arrière goût d’inachevé qui prédomine au moment de sortir The Black Curse du mange-disque. LORD BELIAL semble avoir misé sur une entrée en matière fracassante avant de tenter de lever le pied incognito. Un final qu’on sent bâclé et qui, avec davantage de finition, aurait pu définitivement classer cette malédiction noire parmi les plus terribles figurant dans le grand grimoire du Malin.
Ajouté : Vendredi 28 Novembre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Lord Belial Website Hits: 10021
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