ARCKANUM est le projet de Shamaatae qui a sorti il y a quelques années, une trilogie d’albums devenue culte. Très attendu par la scène underground, ce nouvel opus fait suite à 2 EPs et un split sorti ces derniers mois, et revient sur un sujet apprécié du suédois : le khao-gnostique anti-kosmique comme l’indique son nom : Antikosmos. C’est le très actif label français Debemur Morti Productions qui a la charge de s’occuper de cette nouvelle galette.
Il faut se rendre à l’évidence, le grand ARCKANUM a évolué… il faut dire que le dernier album longue durée en date était le double Kampen sorti il y a plus de 10 ans ! Ok quelques enregistrements sont venus parsemer le vide de cette décennie, dont le Split monumental avec SVARTSYM qui laissait déjà entrevoir le meilleur. Antikosmos reprend là où c’était arrêté Kampen, de plus Shamaatae a ajouté avec parcimonie des riffs de guitares efficaces comme sur le split, puis il a utilisé des éléments modernes pour enregistrer ce disque.
Il est donc évident que la production et le son ont changé, fini le minimalisme d’il y a 10 ans, le son crade et chaotique, où les percussions atypiques et le roots païen suédois étaient omniprésents. Pour ce retour, l’album compte seulement 37 petites minutes, réparties entre moments ambiants et païen et passages Thrash et brutaux. « Svarti » premier véritable titre de l’album nous en mets plein les oreilles : percutant et oppressant comme au bon vieux temps, mais on sent déjà la touche de modernisme arriver, chose qui se confirme dès « Daudmellin », titre dans lequel on retrouve des similitudes dans les sonorités et les riffs de guitares avec les titres du split avec SVARTSYM.
La suite de l’album est plus décevante avec des interludes ou titres instrumentaux peu inspirées, surprenantes, avec des voies modifiées, des sonorités modernes, et des plans Metal beaucoup plus traditionnels. Les ambiances sont terribles, caverneuses, lentes et lourdes à la fois, mais très loin de la personnalité d’origine du grand ARCKANUM. Il est difficile de retrouver l’identité païenne et barbare qui a fait la renommée du combo. ARCKANUM est devenu direct, froid… en seulement quelques minutes et au cours d’un seul album ARCKANUM a changé, balayé le passé et s’est tourné vers un modernisme navrant.