RECUEIL MORBIDE (FRA) - A Neverending Fight (2008)
Label : Rupture Music / Season of Mist
Sortie du Scud : 1er novembre 2008
Pays : France
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 41 Mins
Tiens, un nouveau RECUEIL MORBIDE ! Pas que l’occasion soit trop rare pour être signalée (quoique…) mais il s’avère le plus simplement du monde que chacune de leurs sorties est une tuerie sans nom dans ce cercle très intellectuel qu’est le Brutal Death et que je n’aurais manqué ça pour rien au monde. Sauf peut-être une occasion de faire bouffer à Cindy Sanders ses CD’s. Car il y’a déjà fort fort longtemps que ce trio franc-comtois a passé outre le rang de « potentiel à suivre », « espoir » et autres « futur pilier de la scène francophone », validant sans doute leur ticket pour l’élite avec leur excellent premier album, Hurt By Human Race, sorti en 2002 et venu confirmer deux démos prometteuses. C’est tout juste deux ans (et deux mois) après un Waste Of Senses sensationnel que nos ogres repassent à table avec A Neverending Fight, qui est, je cite, « un cri de guerre pour l'album le plus violent de RECUEIL MORBIDE ».
Clair que sur le papier, cette nouvelle production a méchamment de la gueule : recording, mixage et mastering chez les allemands du KohleKeller Studio (CREMATORY, AGATHODAIMON, BENIGHTED…), artwork de grande qualité et clou du clou, des vocaux 100% assurés par Julien, grogneur attitré de BENIGHTED. Tout ça… sur le papier soit : du vent. En plus de cela, j’ai été fort désagréablement surpris par les deux premières plages, « Domination » et « My Worst Defeat ». Du Brutal Death bête et méchant, presque plus bête que méchant. Ce genre d’entrée en matière ultra concise, titanesque à défaut d’être construite. Seulement à moi, on ne me la fait pas (plus ?). Heureusement, RECUEIL MORBIDE se rattrape de fort belle manière avec des titres plus réfléchis, construits et entraînants. A commencer par « Massive Destruction Weapon » qui, à elle seule, a suffit à me réconcilier avec un début en dent de scie. Un bonheur de perversité. Effectivement, par rapport à Waste Of Senses, les français sont montés d’un ton dans leur perception de la brutalité. L’oppression est constante et le riff toujours juste. Prenez « Insects » et analysez simplement ce jeu de guitare. A croire que les cordes ont été affinées par meule. Et c’est bien à ce genre de détail que l’on reconnaît un groupe mur. Bien que n’ayant pas systématiquement l’inspiration, le combo arrive à redoubler de puissance et de vice pour combler quelques lacunes musicales. D’ailleurs, si ce disque marchera (et il va marcher, c’est un constat avant d’être un souhait), il en devra beaucoup à la performance exceptionnelle de Julien qui signe des vocaux d’une incroyable intensité, en bon vocaliste qu’il est. L’osmose est parfaite avec BENIGHTED, elle est en passe de le devenir avec RECUEIL MORBIDE. Puis pour l’anecdote, sachez aussi que sur cette galette, les zicos nous gratifient de deux pistes 100% française (« Domination » et « A Faceless Terror »). M’enfin, intrinsèquement, ça n’ajoute strictement rien à l’ensemble puisque que ce soit en anglais, français ou javanais, le constat est le même : on comprend rien ! Et c’est tout à leur honneur.
Une fois encore, RECUEIL MORBIDE fais parler la poudre et son talent pour pondre un album que beaucoup (moi le premier) s’accorderont à définir d’infiniment complexe en profondeur, redoutable de simplicité en surface. La seule chose qui m’a empêché de mettre une note plus élevée est le fait qu’ils ne jouissent plus de l’effet de surprise. Encore inconnus, j’aurais pris mon baluchon et serais allé sans plus tarder du côté de chez eux. Leur rendre une petite visite. Ou créer un lieu de pèlerinage. C’est selon.
Ajouté : Mercredi 12 Novembre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Recueil Morbide Website Hits: 10717
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