La première fois que j’ai entendu parler de KARELIA c'était pendant le HELLFEST 2008 à Clisson cet été. Les bénévoles distribuaient des sacs contenant divers papiers et magazines, le programme du festival ainsi qu'un CD. Le CD, sous le label de Season Of Mist, offre 16 pistes des dernières sorties du moment. Parmi eux ce trouve le titre « Restless », morceau mythique du dernier album de KARELIA du même nom.
Restless est une rupture par rapport à Usual Tragedy et à Raise qui étaient nettement plus mélodiques et orchestraux. En effet, cet album est en grande partie accompagnée d'électro. Au sens large du terme, en trouve des bruitages, des rythmes limites techno "Dance Floor" ou encore la voix de Matthieu Kleiber robotisée dans « Give it away ». Cela surprend au début. On pourrait faire le rapprochement à DEATHSTARS ou EISEBRECHER. La guitare et la batterie reviennent assez vite pour créer des riffs assez lents et imposants. Les deux parties se mélangent pour donner un résultat qui finalement colle assez bien. Matthieu Kleiber s'accorde très bien au rythme assez soutenue de la musique. Il change les registres de sa voix pour passer d’un chant clair mélodique, chuchoté ou encore étouffé et agressif. Cette variation permet de ne pas être blaser. Elle s'accompagne généralement d'un changement de rythme que se soit au niveau de la batterie (Loïc Jenn), basse (Gilles Thiebaut) ou encore guitare (Jack Ruesch et Erwan Morice).
Cependant, le style d'un morceau à l'autre ne change pas beaucoup. Les pistes sont créées de la même manière : rythme Techno – batterie et guitare – chant. On n'est guère surprit par la suite, c'est dommage.
Restless comporte deux reprises : « Lift Me Up » de MOBY et « Losing My Religion » de REM. Ces reprises sont assez intéressantes, « Lift Me Up » comporte beaucoup de rythme "Dance Floor" qui peut repousser au début. Comme d'habitude, il faut attendre la venue de la guitare ainsi que la voix de Matthieu Kleiber pour vraiment apprécier la musique. Certaine partie chantée en hurlant avec une guitare et une basse bien appuyé nous rappelle que l'on écoute du Metal.
Pour « Losing My Religion », l'interprétation est bien faite. La guitare est présente dès le départ (ou presque). La mélodie est bien adaptée sans être noyée sous des solos à n'en plus finir.
Je souhaite appuyer un morceau en particulier « Restless » qui est unique dans le CD. Que ce soit dans sa mélodie, son approche ainsi que dans son instrumentation. Il est tout en puissance. Le synthé au début donne une atmosphère noire tout en profondeur. La voix de Matthieu Kleiber s'accorde tout à fait avec. Le ton clair et mélodique du début se heurte à la voix rauque et agressive des paroles du refrain. « Restless » est résolument accrocheur. Dommage que Restless ne soit pas à l'image de cette piste tout en puissance.
En conclusion, l'album est original, mais sans grande surprise au bout de quelques minutes d'écoute. Les parties électroniques sont un peu trop présentes et redondantes.
Matthieu Kleiber chante divinement bien, il a su faire varier son timbre pour rendre plus accrocheur ce nouvel opus.