ELYSIAN BLAZE (au) - Levitating The Carnal (2008)
Label : Osmose Productions / Socadisc
Sortie du Scud : 15 juillet 2008
Pays : Australie
Genre : Depress Black Metal
Type : Album (Réédition de 2006 pour la zone Euro - Album)
Playtime : 7 Titres - 50 Mins
L’enfer, c’est maintenant ? Que vous ayez le don d’ubiquité ou celui de lire entre les lignes, le constat est le même ; si vous êtes un aficionado du webzine (avant d’être un aficionado de ma plume enchantée), vous aurez sans doute remarqué en parcourant la review de Beneath Silent Faces d’ELYSIAN BLAZE que je vous donnais rendez-vous pour suivre l’évolution de ce one-man-band au travers de son tout nouveau / tout chaud Levitating The Carnal (pourtant également réédité via Osmose Productions). C’est peut-être ce qui fait une des particularités de l’ami Mutatiis, cette manie de vouloir tout ressortir sur différents labels. On en perd presque son latin devant cette inconstance. Il n’empêche que le fait est là, notre australien nous présente ici son Xème album (vous comprendrez que je préfère ne pas me mouiller) et de loin très attendu par mes petites oreilles. Car si vous être un inconditionnel de nos pages, vous n’aurez pas manqué de relever que le tournant emprunté par ELYSIAN BLAZE sur le dernier titre de Beneath Silent Faces (enregistré trois ans après ses petits copains) n’a pas manqué de mettre à jour tout le chemin parcouru par le principal protagoniste du projet. De Depress Black Metal d’automne monotone on est passés à un Depress Black Metal d’un hiver froid et plus intense, laissant augurer le meilleur pour le scud ici traité.
Alors, what’s new ? Tout d’abord, on commence par… une intro ! Ce qui n’était pas le cas précédemment. Remarquons que celle-ci flanque la chair de poule, les dissonances s’effectuent dans un silence de cathédrale. Ou même de crypte. Nouvelle constatation au fil des minutes, le chant de Mutatiis dont j’appréciais les tonalités à presque disparu. Peut-être est-ce dû à la terrifiante longueur des complaintes. Entre dix et quinze tours de trotteuse pour le cœur du CD. Trop ? Bizarrement, non. S’il est vrai que je m’étais auparavant languis des compositions à rallonge, ces dernières passent beaucoup mieux dans le cas présent. Ce qui est sans aucun doute le fruit du traitement des claviers. Inexistants dans le passé, leur usage frôle la perfection. Que ce soit « Macabre Be Thy Blood », « Sigh Of Night » ou « Beyond The Shape Of Mortality », chacune des plages possède son propre leitmotiv, sa petite dose de douce subtilité. Quant à l’essence, elle est préservée dans un écrin de cristal. Chaque émanation, chaque fragrance qui constitue le squelette de Levitating The Carnal se repose sur de lourdes distorsions doublées du martèlement des cymbales. Les rythmes en deviennent hypnotiques, à la limite du vivant. D’ailleurs, l’enfer, c’est maintenant ? Pas exactement. L’enfer, c’est « Spirit And Night ». Confectionnée en guise d’outro, ce sont les oiseaux de la mort qui s’y illustrent. On pourrait se croire dans le jardin d’Eden. Mais ici, l’herbe est noire, le ciel est gris, les arbres morts, les fleurs fanées. Le chant des oiseaux annonce le crépuscule, plutôt que l’aube. Et c’est dans un malaise chaotique que le silence reprend vie.
Il n’y parait guère de l’extérieur mais cet opus est d’une complexité abyssale. On en trouve très rarement de pareils. Et on en trouve très peu. Mais les émotions qu’elle contient sont s’y intense qu’on n’a qu’une envie, s’y replonger. D’ailleurs, ce ne serait pas un peu paradoxal de vouloir replonger en enfer ? Car l’enfer, c’était maintenant. Par Mutatiis !
Ajouté : Jeudi 16 Octobre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Elysian Blaze Website Hits: 9535
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