6 titres qui s’étirent sur trois quart d’heures, forcément, cela fait des titres longs. D’un autre côté, il est rare d’avoir des morceaux qui prennent exemple sur la mode « moins de deux minute » Punk dans le Post-Core. Le problème, c’est qu’il existe des groupes qui ont du mal à maîtriser ce temps qu’ils se donnent pour leurs morceaux. Il faut bien le dire, on s’emmerde parfois. Cependant, GENERAL LEE a ce talent qui consiste à capter l’attention de l’auditeur et à ne jamais la rendre avant la fin d’un morceau. Le fait que le groupe ait attendu quelques années pour enregistrer son premier album doit y être pour beaucoup. La patience, petit scarabée, la patience. Et cette patience a été payante.
Du coup, on a le droit à cinq titres et une instrumentale. Et le tout passe, presque, comme une lettre à la poste. Je dis presque parce qu’il faut bien avouer que pour entrer dans le monde de GENERAL LEE, il faut un minimum d’effort conscient et ne pas vouloir demeurer passif. Donc, on s’en doute, la musique de GENERAL LEE fait l’effet d’un maelstrom de violence et de puissance. C’est un raz de marée hargneux qu’il faut prendre le temps de digérer. Mais l’intelligence du groupe réside dans les passages beaucoup plus calmes, contemplatifs, qui rythment les morceaux et permettent à la fois de souffler mais aussi d’assimiler ce que l’on vient d’entendre. C’est sûr, l’impression général (GENERAL ?) des morceaux n’est pas une joie de vivre et de donner envie de faire la bise à sa voisine de palier acariâtre. D’un autre côté, en tendant l’oreille on se rend compte que tout n’est pas forcément aussi noir que cela veut bien le paraître à première vue.
Mis à part « Our Last Struggle Winter », qui m’a moins parlé que les autres, les titres de Hannibal Ad Portas sont tous bons. Et, malgré une simplicité de façade, « Hannibal Ad Portas » nous promène dans des contrées qui conclues parfaitement cet opus. J’ai particulièrement apprécié la variété de la batterie qui ne se contente pas d’une linéarité dans sa sobriété, comme c’est souvent le cas, et ajoute un effet de roulement aux morceaux qui fait une variation hautement appréciable et très bien maîtrisée.
Même si les amateurs de ce genre s’y retrouveront dans cet album, je le conseille aussi fortement à ceux qui n’ont pas forcément l’habitude du Post Hardcore. Les vois écorchées ne sont pas irritantes et la musique est vraiment captivante.