Il y a peu de temps, notre chef préféré, j’ai nommé le terrible Blasphy De Blasphèmar, m’a gentiment fait remarquer que le skeud que je venais de chroniquer n’était « pas très Metal ». En musique, et en particulier pour le Metal, la frontière qui sépare les genres et les ponts qui les unissent s’avèrent bien difficiles à définir. C’est exactement la remarque que je me suis faite en écoutant le premier album d’ALFIRIN, Kingdom Tales.
Alors, fans de musique brutale, passez votre chemin … Au pays d’ALFIRIN, tout n’est que poésie, romantisme et douceur. Cette sensibilité, ALFIRIN la doit d’abord à sa chanteuse Gia. La jeune femme possède un timbre cristallin et pur. On doit d’ailleurs au fruit de son imagination l’intégralité de l’histoire de Kingdom Tales : celle d’un petit bonhomme qui préfère se réfugier dans ses rêves faits de magie et de féerie, plutôt que se retrouver confronté aux dures réalités de notre monde actuel.
Si ce conte vous évoque « Le Labyrinthe de Pan » (le film de Guillermo Del Toro), c’est plutôt du côté de Tolkien (le terme « alfirin » est issu du langage elfique, et désigne aussi bien l’immortalité que des petites fleurs ressemblant à des petites cloches dorées dans une chanson de Legolas) qu’il faut chercher l’inspiration de Gia.
Côté musique, c’est Berod qui se charge de la composition et de la plupart des instruments. ALFIRIN se dit influencé par certains compositeurs de musique de film, comme Danny Elfman (celui qui écrit tous les thèmes des films de Tim Burton, et même le générique de « Desperate Housewives » !!), et par les groupes évoluant dans les sphères du gothique ambiant, comme THE GATHERING.
De ce fait, ALFIRIN vous invite à vivre un véritable voyage. Le terme de « musique atmosphérique » prend tout son sens, et ici c’est l’universalité de la musique que l’on découvre, à travers la richesse des styles abordés … même si il est très peu question de Metal.
C’est la toute la problématique de Kingdom Tales : les fans de DEAD CAN DANCE, RAJNA ou des derniers albums de THE GATHERING seront assurément séduits. Les autres n’y trouveront pas leur compte. Disons qu’on peut voir Kingdom Tales comme quelques minutes de finesse dans un monde de brutes.